Après des mesures de chômage partiel et un plan de départs volontaires, qui a porté sur environ 350 personnes en 2009, la tendance semble s'infléchir chez Manitou. Une salutaire hausse des commandes a conduit le fabricant d'engins de manutention à lever le chômage partiel fin mars, et à réactiver 70 postes d'opérateurs de production, en intérim, jusqu'à cet été. Particularité : le DRH a proposé ces postes à 130 anciens salariés de l'entreprise, partis l'an dernier en volontariat. Une trentaine d'entre eux ont répondu positivement, indique Jérôme Tertrais.
Le DRH souligne que cette solution profite aussi bien à l'entreprise, puisque les salariés ont la formation ad hoc, qu'aux personnes elles-mêmes, qui sont en recherche d'activité. « Nous envisageons également de faire du prêt de main-d'oeuvre avec nos fournisseurs en difficulté », poursuit-il.
Pour autant, Manitou reste prudent, et ne révise pas à la hausse ses perspectives économiques (+5 % à +10 % d'activité) pour 2010. « Nous n'avons pas de visibilité après l'été », précise Jérôme Tertrais. C'est ce qui inquiète Jean-Luc Viaud, le délégué CFDT : « Il ne faudrait pas que l'on refasse du stock qui, par la suite, conduise à nouveau à du chômage partiel ou à des suppressions de postes. » Et de noter que, si le rappel en intérim des volontaires peut s'avérer intéressant pour eux, cela montre surtout que, huit mois après leur départ, ils n'ont toujours pas retrouvé d'emploi.
