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Enquête

Un dispositif exigeant

Enquête | publié le : 06.04.2010 |

Veille sur les pays, situation actualisée des salariés, audits sécurité... La société du groupe Aéroports de Paris a mis au point une politique de suivi excluant l'à-peu-près.

On peut avoir peu de collaborateurs exposés et présenter un dispositif de gestion des risques à l'international sophistiqué. Ainsi en a décidé ADPI, société du groupe Aéroports de Paris, spécialisée dans l'ingénierie et l'architecture des bâtiments aéroportuaires. Au total, 70 expatriés et quelque 300 grands missionnaires, fréquemment en déplacement, font l'objet de toutes les attentions. Et ce avant même leur départ, puisque la moindre destination est passée au crible.

Actualisation et suivi individuel

Evaluations effectuées par un prestataire spécialisé ; recueil d'informations auprès du ministère des Affaires étrangères, d'ambassades et de consulats ; veille en temps réel des situations politiques, sociales, climatiques et sanitaires... Chaque semaine, une présentation actualisée et sans complaisance des destinations arrive sur les bureaux de Pascale Leblanc, DRH d'ADPI, et de Jean-Louis Blanchou, directeur de la sécurité et du management des risques. Plus le risque sera jugé important, plus le niveau hiérarchique de la personne qui autorisera la mission sera élevé.

A cela s'ajoute un état précis des mouvements des collaborateurs. « Une personne est chargée de les répertorier et de les tenir à jour. Nous savons, ainsi, à tout moment, qui est dehors, pourquoi, et comment le joindre », précise Jean-Louis Blanchou. De leur côté, les voyageurs disposent d'un numéro actif 7j/7 et 24h/24 pour alerter l'entreprise en cas de problème. Un système de permanence, sollicitant les cadres supérieurs, est en place. « A l'autre bout du monde, les expatriés sont, quant à eux, placés sous l'oeil averti d'un collègue, désigné chef de site, qui veille sur eux, et est équipé d'un téléphone satellitaire. Il est aussi le référent des autorités consulaires sur place », ajoute-t-il.

Il n'est pas la seule source d'information. En effet, la direction de la sécurité réalise ou sous-traite régulièrement des audits sur les conditions de travail, d'hébergement, de déplacement des expatriés dans les pays difficiles. « Le propos est de vérifier si toutes les précautions sont prises. En plus, une fois par an, nous réunissons les expatriés afin qu'ils nous expliquent leur manière de vivre et leurs problèmes », signale Jean-Louis Blanchou.

Evidemment, les salariés auront été avertis au préalable des dangers possibles, dans le cadre d'une journée de formation « dispensée par un spécialiste du pays visé et déclenchée avant tout nouveau départ d'expatrié, ainsi que tous les trois ans en moyenne pour les missionnaires. Le but : développer leur vigilance », explique Pascale Leblanc.

Mise à niveau

Ce dispositif global est né en réaction à l'attentat de Karachi du 8 mai 2002 contre la DCN. « Il nous a forcés à regarder de plus près nos procédures et à conclure que nous n'étions pas au point », avoue Jean-Louis Blanchou. Benchmark auprès d'entreprises internationales, comité de pilotage comprenant directions juridique, sécurité et ressources humaines... Tout est ensuite allé très vite pour se mettre à niveau. Encore aujourd'hui, « dès qu'une nouvelle destination est envisagée, je consulte mes homologues pour connaître leur approche », signale la DRH. L'exigence est double : protéger les salariés et mettre en sécurité juridique l'entreprise et ses dirigeants.

ADPI

• Activité : expertise aéroportuaire, architecture et ingénierie du bâtiment.

• Effectifs : de l'ordre de 700 salariés.

• Chiffre d'affaires : 118 millions d'euros.