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Les pratiques

Buffalo Grill fait badger tout le personnel

Les pratiques | publié le : 30.03.2010 |

Le groupe de restauration veut être au clair avec le temps de travail de ses salariés, à qui il demande, du plongeur au directeur, de badger en début et en fin de service.

Une mini-révolution ! C'est ainsi que l'on pourrait désigner la démarche dans laquelle s'est lancé Buffalo Grill en équipant de badgeuses, l'un après l'autre, ses 220 restaurants. Une première de cette ampleur dans la profession. A l'origine, un courrier de l'inspection du travail en février 2009, qui fait état de plaintes de salariés pour des heures supplémentaires non payées. Une menace de sanction pour travail dissimulé ne se traitant pas à la légère, Hervé Lhomme, DRH de ce groupe de restauration de 6 000 salariés (7 500 en comptant les franchises), réagit : « Il est courant que les fins de service débordent, une demi-heure par-ci, une autre par-là... En aucun cas, il n'était question de le nier. »

Gestion RH facilitée

Compte tenu des particularités de l'hôtellerie-restauration, le DRH, avec Jérôme Leguyader, directeur de l'exploitation, se tourne vers eQualog, fournisseur de badgeuses spécialisé dans le secteur. La démonstration, concluante, les décide à aller plus loin. « Nous avons alors mis en place un groupe de travail composé, notamment, des directeurs régionaux, pour faire remonter les besoins des restaurants », explique Jérôme Leguyader. Comment prendre en compte la pause-repas ? Comment intégrer un salarié qui n'était pas prévu au planning ? Quelques ajustements techniques plus tard, le groupe de travail décide de tester grandeur nature la badgeuse reconfigurée pour Buffalo Grill. « Nous voulions avancer pas à pas », précise le DRH. Quatre restaurants s'invitent à l'expérimentation, qui dure six mois. L'appropriation des directeurs est immédiate. « Ils ont tout de suite compris l'avantage d'un tel système qui, outre le décompte du temps de travail de leurs salariés, permettait la planification des services à moyen terme ainsi que l'établissement des paies, soit, à l'arrivée, une gestion RH facilitée », ajoute-t-il.

Des salariés convaincus

Restait à lever les craintes de «flicage» exprimées par les salariés. Cette étape n'a pas été sous-estimée. Après l'information des instances représentatives du personnel, la démonstration auprès des intéressés a suffi à les convaincre de leur intérêt à avoir une saisie au plus juste de leurs horaires. « Très vite, ce sont les salariés eux-mêmes qui ont réclamé un badge », aime à dire Laurence Quémeneur, superviseur (niveau hiérarchique au-dessus des directeurs régionaux), sollicitée dans la phase test. Seul problème : acquérir le réflexe de le sortir à son arrivée et à son départ. Selon le chef de la cuisine du restaurant du XIIIe arrondissement de Paris, cela prend en moyenne une semaine.

Depuis le mois d'octobre, neuf mois après le courrier accusateur de l'administration, le déploiement national des badgeuses continue. Entre-temps, un livret de formation a été rédigé, destiné aux superviseurs, qui, une fois briefés sur l'outil, ont formé à leur tour leurs directeurs régionaux, ces derniers faisant de même avec les responsables de restaurants de leur périmètre. « Une force d'appui étant dépêchée sur le terrain si besoin », précise Hervé Lhomme.

220 restaurants équipés

L'ensemble des 220 restaurants sont désormais équipés pour un coût total avoisinant les 500 000 euros.