Existe-t-il une équation qui permette de répartir équitablement, entre les parties prenantes, les bénéfices d'une entreprise ? La question n'est pas nouvelle, mais elle se pose avec d'autant plus d'acuité aujourd'hui que les rémunérations des grands patrons ont été largement médiatisées et décriées et que les conflits liés au gel des salaires se sont multipliés.

De nombreux dispositifs de redistribution que les DRH connaissent bien existent déjà : participation, intéressement, actionnariat salarié. Dans certaines entreprises plus prodigues que d'autres, ils améliorent vraiment l'ordinaire des collaborateurs tout en contribuant à soutenir leur motivation et leur fidélisation. Mais ces dispositifs peuvent aussi parfois faire peser les risques sur les salariés. Une éventualité qui explique pourquoi les syndicats continuent de s'accrocher à des revendications d'augmentations salariales sonnantes et trébuchantes.

En février, le président de la République a demandé aux partenaires sociaux de négocier, durant trois mois, sur un meilleur partage des profits, faute de quoi une nouvelle loi s'appliquerait. Aboutiront-ils à un résultat satisfaisant ? Le Medef, pour le moment, a fait savoir qu'il liait cette négociation à celle sur la modernisation du dialogue social... une façon de partager, à l'avance, les risques d'un échec éventuel ?