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Selon les DRH, le DIF n'est pas une «bombe financière»

Les pratiques | publié le : 23.03.2010 |

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Selon les DRH, le DIF n'est pas une «bombe financière»

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61 % des entreprises ne pensent pas avoir de difficultés à financer le DIF à l'avenir, assure une étude Demos-Garf-Entreprise & Carrières. Mais est-ce que ce sera toujours le cas quand les financements Opca s'épuiseront et que les demandes seront massives ?

«Le financement du DIF vous inquiète-t-il pour les années à venir ? » Pas vraiment, répondent 61 % des entreprises interrogées à l'occasion d'une enquête menée par Demos, le Garf et Entreprise & Carrières*, et dont les résultats ont été rendus publics le 18 mars. Pourquoi tant d'optimistes ? Peut-être parce que 66 % des entreprises assurent que le taux moyen de salariés utilisant leur DIF chaque année est inférieur à 20 % ; 18 %, néanmoins, font état d'un chiffre variant de 20 % à 40 % ; seules 16 % des entreprises sont à plus de 40 %.

Pour l'heure, 54 % des entreprises n'ont pas de problème à se qualifier de « plutôt proactive et incitative » en matière de DIF : à 59 %, elles acceptent même entre 80 % et 100 % des demandes ; 43 % se déclarent « plutôt neutre », informent et répondent aux demandes ; seules 3 % s'affirment définitivement « restrictive ».

Gestion du DIF

En termes de gestion, 89 % des entreprises suivent les demandes au fil de l'eau, et à 47 % sans priorités précises ; 29 % ont défini des priorités et 24 % ont repris celles de l'accord de branche. Dans la même logique, 76 % des entreprises n'ont pas mis en place de catalogue spécifique de formations pouvant être suivies en DIF. En revanche, à 69 %, elles ont inclus la question du DIF dans les entretiens individuels. Et 8 % de plus comptent le faire en 2010.

Concernant le moment de réalisation du DIF, les choses semblent encore bien ouvertes : 18 % des entreprises font uniquement du hors temps de travail ; 39 % uniquement sur le temps de travail, mais 43 % laissent les deux possibilités.

Côté finances, 55 % des entreprises n'ont pas vu augmenter leur budget formation du fait du DIF et 18 % l'ont même vu baisser ! Seules 27 % affichent une augmentation de leur budget. Dans la même logique, 74 % des entreprises affirment que le DIF représente moins de 20 % de leur budget formation à ce jour.

Financement

Il faut certainement voir dans ces chiffres un double effet : celui du recours aux fonds mutualisés des Opca, et celui de la transformation d'actions du plan de formation en actions DIF. Ainsi, 33 % des dépenses de DIF sont aujourd'hui financées à hauteur de 80 % à 100 % par les Opca ; 18 % le sont à hauteur de 40 % à 60 %... Comment, dans ces conditions, imaginer avoir des difficultés à financer le DIF à l'avenir ? 54 % des entreprises envisagent, ainsi, un développement régulier du DIF en 2010, et 23 % un développement important.

Restent les effets du DIF : favorise-t-il l'accès à la formation ? Certains constats sont positifs : 47 % des entreprises estiment que « oui, plus de salariés vont en formation » ; 27 % notent, « de manière importante, une implication plus forte des salariés » ; 24 % notent également une implication plus forte des salariés, mais « à la marge ».

* 300 DRH ont été interrogés d'octobre 2009 à mars 2010, dont 47 % d'entreprises de plus de 500 salariés, ainsi que 1 800 salariés, dont 33 % travaillant dans des entreprises de plus de 2 000 salariés.

28 % des salariés veulent capitaliser leurs heures

95 % des salariés déclarent savoir ce qu'est le DIF et, à 65 %, ils ont eu l'information d'abord par leur service RH et formation. Pour la petite histoire, à 90 %, ils savent que le DIF n'est pas réservé aux cadres, comme certains l'ont cru un moment.

64 % des salariés connaissent le principe de plafonnement d'heures. D'ailleurs, 62 % d'entre eux disent connaître leur nombre d'heures acquises à ce jour.

Point négatif : 23 % des salariés affirment, toutefois, qu'on ne parle jamais de DIF dans leur entreprise.

31 % des salariés déclarent avoir déjà utilisé une seule fois leur DIF. Plus surprenant, 11 % affirment l'avoir utilisé chaque année. Quoi qu'il en soit, dans 66 % des cas, c'était « à leur initiative ».

Parmi les 49 % qui ne l'ont pas encore utilisé, 40 % mettent en avant le fait qu'ils ne savent pas quelle formation suivre, et 28 % affirment vouloir capitaliser leurs heures.

L'essentiel

1 Une majorité d'entreprises ne sont pas inquiètes sur le financement des futurs départs en DIF, selon une étude Demos-Garf-Entreprise & Carrières rendue publique le 18 mars.

2 Quant aux salariés interrogés, quasiment tous connaissent désormais le DIF, et un tiers l'ont déjà utilisé au moins une fois.

3 Les Trophées du DIF, remis le 18 mars, ont été attribués à sept entreprises et à un office public.

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