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Les pratiques

Les Cuisines Schmidt diagnostiquent l'avant-maladie

Les pratiques | publié le : 23.03.2010 |

L'entreprise alsacienne a défini des indicateurs pour les signes avant-coureurs des maladies professionnelles provoquées par les TMS. Un travail sur l'ergonomie des postes, avec un référentiel maison, est actuellement engagé.

Les maladies professionnelles ne se déclenchent pas sans signes avant-coureurs. Leur présentation brute dans le tableau officiel en donne pourtant l'impression. Pour combler ce vide, les Cuisines Schmidt recensent, depuis fin 2009, leurs cas de «soins à risques de TMS» et d'«aptitudes restreintes» : elles conçoivent ces deux indicateurs comme les premiers étages d'une pyramide dont les déclarations de maladies professionnelles forment le sommet. « Nous l'avons construite par analogie avec les accidents de travail dont la mesure statistique, elle, suit, dans toute entreprise, une séquence en trois temps : soins à l'infirmerie ; accidents sans arrêt ; et accidents avec arrêt », expose Yann Favry, responsable HSE (hygiène-sécurité-environnement) de la Salm (Société alsacienne de meubles), le nom du fabricant de la marque de cuisines.

La notion de soins à risques de TMS

Dans ce triptyque, les aptitudes restreintes établies par le médecin du travail se sont vite imposées comme le palier intermédiaire. Le premier palier a été plus difficile à trouver : « D'une part, toutes nos maladies professionnelles trouvent leur origine dans les troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs. D'autre part, nous constations des visites à l'infirmerie pour de petites douleurs du dos, de l'épaule, etc. Nous avons alors développé la notion inédite de «soins à risques de TMS», que leur lien avec le travail soit établi ou non », relate Yann Favry.

L'objectif final consiste à prévenir les risques de maladies professionnelles et à confirmer leur stabilisation, obtenue depuis quelques années, à sept ou huit par an (pour un effectif de 1 200 salariés), après une phase d'augmentation. La méthode employée passe par l'amélioration de l'ergonomie des postes de travail, avec l'accompagnement de la Cram Alsace-Moselle.

Un double volet préventif et curatif

Le chantier s'engage actuellement, selon un double volet préventif et curatif. Pour chaque nouveau poste, un référentiel maison fixera, fin 2010, le seuil minimal de confort à atteindre, sur une échelle de 1 (contrainte très élevée) à 4 (pas de contrainte). Pour réussir cette « ergonomie de conception qui est la moins coûteuse », les services ingénierie et méthodes ont rejoint le groupe de travail ergonomie constitué, depuis six ans, de représentants du service HSE, du service médical et du CHSCT. Les 300 types de postes existants vont être passés au crible pour être notés selon la même échelle. Leur cartographie prendra de trois à quatre ans. Les actions correctrices qui en découleront visent à supprimer tous les niveaux 1 et à faire remonter les niveaux 2 aux deux échelons supérieurs. Elles permettront de proposer des postes moins pénibles aux seniors, « mais nous oeuvrons pour qu'à terme tous les postes leur soient accessibles », souligne Yann Favry.

L'analyse de la Salm ne se cantonne pas aux charges et aux hauteurs, elle englobe les angles, les rotations, les déplacements, les vitesses de mouvement et les cadences de production, considérés comme des facteurs de risques au moins aussi importants pour le poignet, l'épaule et le dos.