Notre relation au travail a profondément évolué depuis quelques décennies. L'entreprise n'est plus en mesure de tenir la promesse implicite d'un emploi à vie pour chacun. Tandis qu'elle se réorganise dans une économie mondialisée pour être toujours plus réactive et flexible, le travailleur a perdu ses repères. Dans le même temps, le secteur des services se développe toujours davantage au détriment de l'industrie, et le modèle de l'entreprise géante cède le pas devant la montée des PME. Pour faire face à cette nouvelle donne, le modèle de l'emploi doit évoluer.

Pour Thibault Lanxade et Jacky Isabello, deux dirigeants de PME impliqués dans le combat des idées, les travailleurs aspirent, aujourd'hui, à plus de flexibilité et d'autonomie jusque dans leur statut professionnel. Il n'est d'ailleurs pas exclu, pour les auteurs, que cela ouvre la voie à la chute du salariat annoncée par Karl Marx il y a cent cinquante ans.

Pour eux, ce désir de liberté est à prendre en compte et il est temps d'ouvrir une troisième voie entre le statut d'entrepreneur et celui de salarié en adossant notre modèle social fort au désir d'entreprendre des Français. Pour qu'à terme l'auto-entreprenariat, qui leur paraît la solution d'avenir, sonne le glas du salariat, il faudra cependant fournir un filet de protection sociale à cet auto-entrepreneur, lui garantissant, ainsi, les mêmes droits que le salarié. Cela permettrait de faire d'une pierre deux coups : libérer le salarié de son insatisfaction au travail et garantir le dynamisme entrepreneurial de l'Hexagone. P. R.