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Les pratiques

Le radiologue industriel Dekra réduit les risques d'exposition

Les pratiques | publié le : 02.03.2010 |

Pour protéger ses techniciens, le radiologue industriel Dekra collabore avec Arkema, dont il contrôle les équipements, et avec leur installateur, Eiffel Industrie. Avec, désormais, une charte de bonnes pratiques.

A l'instar des radiologues hospitaliers, les techniciens radio de Dekra font de véritables radiographies, sauf qu'ils n'explorent pas le corps humain mais l'intérieur des tuyauteries. Comme leurs homologues médicaux, ils doivent aussi se protéger des rayonnements ionisants qu'ils utilisent. « Ils courent un risque de même nature, mais plus diffus, que les travailleurs du nucléaire, estime Grégoire Deyirmedjian, chef de division de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à Lyon. Ce nucléaire de proximité est plus difficile à contrôler. »

Travail avec l'entreprise d'accueil

D'autant que les techniciens radio exercent le plus souvent sur le site industriel de leur client, et pour le compte d'un intermédiaire. Ainsi, les techniciens de Dekra effectuent, chaque année, 50 sessions de 10 à 13 radiographies sur des tuyauteries installées par Eiffel Industrie chez Arkema Pierre-Bénite (69). Pour assurer la sécurité de ses salariés lors de ces radios, Dekra doit absolument travailler avec l'entreprise «accueillante», le donneur d'ordres, et l'intermédiaire. C'est pourquoi Yves Coquard, son Pdg, a signé, le 10 février, une charte de bonnes pratiques de la radiographie industrielle. Celle-ci associe une quarantaine d'entreprises de Rhône-Alpes et d'Auvergne : radiologues industriels, donneurs d'ordres et chauffagistes... Dans une région où sont pratiquées, selon Grégoire Deyirmedjian, « plusieurs milliers de radiographies par an », sans recensement exhaustif.

Protocoles communs

« Nous travaillons ensemble depuis longtemps, chacun dans son rôle », remarque Stéphane Weller, chef des services techniques d'Arkema. Ainsi, le donneur d'ordres définit, avec le radiologue, une zone balisée d'où ses salariés sont écartés pendant les radiographies. Il est aussi vigilant sur le cahier des charges, la géographie et la bonne accessibilité des lieux. Eiffel Industrie, à l'interface, gère la bonne circulation d'informations entre son client et son fournisseur, avec visite préalable des lieux, et check-list des conditions d'intervention. Dekra, pour sa part, contrôle les installations tout en assurant la protection des salariés du site, par la délimitation de zones interdites. Ses techniciens sont équipés d'un dosimètre depuis 2000 et bénéficient, depuis 2003, d'un suivi renforcé avant, pendant et après chaque chantier. Le dose légale annuelle en France étant de 20 milisiverts.

« Nous avions déjà des protocoles communs très rigoureux, reconnaît Yves Coquard. Mais la nouvelle charte apporte une visibilité à nos techniciens radio, trop souvent ignorés. Et elle nous pousse à aller plus loin. » Ainsi, les travailleurs de Dekra contrôlent désormais les tuyauteries d'Arkema à partir de 18 heures, et non plus entre 21 heures et 3 heures du matin, à des horaires qui rassuraient les salariés d'Arkema - alors absents du site - mais où la vigilance était moindre pour ceux de Dekra. Parallèlement, « afin de lutter contre la méconnaissance », Arkema a mis en place un module d'information de deux heures sur la radiographie industrielle pour ses personnels postés et les 15 membres de son CHSCT. Chez Eiffel Industrie, le nombre d'interlocuteurs de Dekra a été limité à deux personnes, le préparateur de tuyauterie et le responsable des travaux, « pour rendre la communication plus cohérente et limiter les sources d'erreur », relève Arnaud Traversier, préventeur chez Eiffel Industrie. Chez Dekra, un poste de préparateur de chantier est créé en 2010, afin de mieux anticiper tout incident. « Mais il faut aussi développer le retour d'expérience, note Yves Coquard. Nous prévoyons de nous réunir à trois, au moins deux fois par an. »