Pôle emploi prévoit d'ouvrir, d'ici à 2011, en Savoie, à Chambéry, une maison de l'emploi transfrontalier qui sera animée par une équipe mixte d'agents français et italiens. Une structure identique est en préparation à Turin. Ce sera le principal aboutissement du projet «Travail sans frontière», que l'institution mène, depuis 2009, avec les régions voisines du Piémont et du Val d'Aoste, pour encourager la mobilité géographique et professionnelle des demandeurs d'emploi. Leur coopération s'applique aux seuls emplois saisonniers du tourisme et du BTP (4 600 offres recensées), qui concernent potentiellement plus de 7 000 personnes résidant et travaillant régulièrement sur ces territoires alpins.

Pilotes du projet, les services Europe de Pôle emploi Rhône-Alpes et de l'Agenzia Piemonte lavoro ont commencé par développer l'offre de service transfrontalière au niveau du back office : les équipes ont notamment planché sur la convergence de leurs référentiels (100 fiches métiers bilingues) et de leurs systèmes d'information. Ainsi, « nos conseillers utiliseront un outil bilingue de rapprochement de profils professionnels, le «Letics», qui leur permettra d'élargir le nombre des offres possibles pour un même profil », indique Jean-Maurice Mouette, chef de service Europe & International de Pôle emploi Rhône-Alpes. Les premiers placements communs, opérés depuis 2009, n'ont pas été comptabilisés. Mais ils devraient monter en puissance, grâce à une «étude de référence» sur le marché de l'emploi dans les deux régions, commanditée par les deux partenaires. Reprenant le principe des enquêtes de besoins de main-d'oeuvre des ex-Assedic, celle-ci doit passer en revue une quarantaine de métiers issus des secteurs de l'hôtellerie-restauration, du tourisme et du BTP. Ses résultats devraient être connus ce mois-ci.

L'agence piémontaise occupe six équivalents temps plein sur ce projet. Côté rhônalpin, l'opération «Travail sans frontière» s'appuie sur 13 agents, dont six conseillers «Eures», experts de l'emploi en Europe. Elle représente, globalement, sur les deux régions pilotes, un budget de 1,7 million d'euros jusqu'en 2011, cofinancé par le Fonds européen de développement régional (Feder).