logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

Des étudiants de Grenoble EM et des pilotes de chasse se forment à la gestion du stress

Les pratiques | publié le : 23.02.2010 |

Grenoble EM et le service de santé des armées appliquent un programme commun d'audit et de techniques pour affronter le stress. Le projet mobilise une centaine de personnes.

Depuis le mois d'octobre, Grenoble Ecole de management expérimente une méthode de gestion du stress sur 60 de ses étudiants, dans l'idée de pouvoir en déployer les fruits auprès de tous les publics de l'école, autres étudiants, administratifs, enseignants et stagiaires en formation continue. Originalité du projet : ces «cobayes» appliquent le même protocole que 40 autres étudiants de l'Ecole de santé des armées, ainsi que... 30 pilotes de chasse revenus d'Afghanistan.

Son promoteur, Dominique Steiler, dirige le Centre de développement personnel et managérial (CDPM) de l'ESC. Ce docteur en psychologie a déjà produit des modules enseignés aux futurs managers. Mais il est aussi connu, dans l'école, pour avoir été pilote dans l'aéronavale... Ce qui a sans doute facilité son rapprochement, il y a deux ans, avec un laboratoire du Centre de recherche du service de santé des armées (CRSSA). Lui préfère invoquer une convergence de points de vue : « Nous nous sommes entendus sur un apprentissage du détachement dit de «pleine conscience» (mindfullness), tiré des anciennes pratiques de méditation bouddhiste », souvent utilisé en psychothérapie. « Cela consiste à savoir rester ouvert à son environnement et à suspendre son jugement, malgré des conditions difficiles. »

Mesure du stress

Leur association s'est portée sur la mesure du stress et de l'impact des techniques pour y faire face. A savoir l'examen des causes, des symptômes et les moyens de l'affronter, en tenant compte des contraintes propres à chaque public. L'enseignant a fourni différents outils de mesure subjective*. De son côté, le service de santé des armées a procédé aux mesures «objectives» de variabilité cardiaque et d'analyses d'urine et de salive - pour y déceler les hormones de stress aigu ou chronique.

Trois groupes mixtes ont ensuite été constitués. L'un a testé une technique de cohérence cardiaque (soit la régulation des battements du coeur par le contrôle de la respiration) ; un autre a procédé à différents exercices de visualisation mentale, de relaxation, d'autoverbalisation... ; le troisième groupe n'a rien essayé du tout.

Meilleure récupération

Les premières passations viennent d'être faites ; reste à en évaluer les effets à trois et six mois. « Nous avons un début de résultat : les personnes déjà formées aux deux techniques ne sont pas, dans l'action, moins stressées que les autres. Mais elles récupèrent mieux que celles du groupe témoin. »

Mais, un mode opératoire commun est-il approprié ? Oui, répond Dominique Steiler, car « les différentes situations de travail sont prises en compte. Cela dit, la gestion du stress, c'est avant tout de la résolution de problèmes. Ce n'est qu'après avoir agi sur les conditions de travail, l'organisation et la répartition des tâches que vous pouvez permettre aux personnes en souffrance de revenir à leur performance normale ».

* Test de personnalité, Freiburg mindfullness inventory, mesure du stress de Cohen et mesure d'efficacité personnelle de Bandura.

Articles les plus lus