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Enquête

Accords et désaccords

Enquête | publié le : 23.02.2010 |

Le constructeur français illustre les difficultés de la négociation salariale cette année. Le prolongement de l'accord sur le chômage partiel a été signé ; dans le même temps, les propositions salariales ont été rejetées.

La NAO 2010 s'est déroulée dans des conditions très particulières chez Renault : après le gel des salaires de 2009, les syndicats souhaitaient un signe de la direction. Mais celle-ci envisage de nouvelles périodes de chômage partiel cette année. L'ensemble des organisations syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO) présentes chez Renault ont d'ailleurs signé la prorogation du contrat social de crise de 2009. Celui-ci visait à maintenir les emplois par le recours au chômage partiel « tout en apportant aux salariés des garanties en matière de maintien des revenus par un système fondé sur la solidarité et l'équité de traitement ».

Mutualisation des jours RTT

Applicable pour toute l'année, le nouvel accord prévoit une indemnisation du chômage partiel à 100 % du salaire net via une mutualisation de jours RTT des cadres et ingénieurs. « Il permettra de faire face aux 45 jours de chômage prévus en moyenne dans les sites industriels français cette année », indique la direction.

Parallèlement au renouvellement du contrat social de crise, la direction de Renault a émis des propositions de mesures salariales pour les agents de production et les Etam en 2010 dans le cadre de la NAO. De la même façon, en 2009, elle avait annoncé le gel des augmentations générales lors de la dernière séance de négociations sur l'accord de chômage partiel. « La direction a voulu lier le contrat social de crise avec la NAO et proposer une sorte de package, indique Fred Dijoux, délégué central CFDT chez Renault. Les syndicats ont refusé. Un procès-verbal de désaccord a donc été établi car les propositions de la direction ont été jugées insuffisantes. Nous avions, par exemple, pour la CFDT, proposé un déplafonnement des compléments de carrière pour les seniors, un budget de primes pour les cadres et l'attribution d'actions gratuites. »

Mesures unilatérales

Il reste donc les mesures unilatérales de la direction : une augmentation globale des rémunérations de 0,7 % (avec un minimum fixé à 11 euros) complétée par des augmentations individuelles de 0,6 % en moyenne, soit, au total, + 1,3 %. D'autre part, un supplément d'intéressement de 500 euros pour tous les salariés en reconnaissance de leur engagement. Enfin, l'ouverture d'une réflexion paritaire sur un projet d'évolution du système de rémunération des Etam au forfait. Pour les cadres, dont les augmentations ne font pas partie de la NAO, Renault a précisé que des budgets étaient maintenus pour les augmentation individuelles et la partie variable de la rémunération.

Selon la direction, cette politique salariale « répond à des contraintes économiques aussi fortes qu'en 2009. Les marges de manoeuvre financières demeurent extrêmement limitées. Avec l'arrêt programmé des primes à la casse, le marché automobile européen pourrait baisser de 8 % par rapport à 2009. Les perspectives d'activité pour 2010, tout comme l'échéance de sortie de crise économique, restent incertaines ». Selon Fabien Gache, délégué central CGT chez Renault, « la faible augmentation des rémunérations proposée par la direction ne bénéficiera qu'à un tiers du personnel. Les risques de mobilisation sont réels dans les mois qui viennent. Nous contestons vivement l'inégalité de traitement entre les salariés et les actionnaires, qui ont reçu des dividendes au montant extravagant depuis 2000 ».

RENAULT

• Activité : constructeur automobile.

• Effectifs : 130 179 salariés.

• Chiffre d'affaires 2009 : 37,8 milliards d'euros.