Selon le bilan des résultats électoraux arrêté au 31 décembre 2009, la CFE-CGC obtient, tous collèges confondus, 27,56 % des suffrages aux élections professionnelles de Renault SAS, qui regroupe 36 500 des 55 000 salariés de Renault France, dans les principales usines, les établissements d'ingénierie et le siège. Ce bilan sert de base pour la signature des accords en 2010.

La CFE-CGC passe, ainsi, et pour la première fois, juste devant la CGT, qui obtient 27,49 % des suffrages*. « Ce résultat est d'autant plus marquant que la CFE-CGC, du fait de sa spécificité catégorielle, ne se présente que sur deux des trois collèges électoraux [...] », relève le communiqué de la CFE-CGC, fédération métallurgie, diffusé début février. Chez les Etam, elle obtient 34 % ; chez les cadres, 65 %. Le syndicat de l'encadrement ne se présentait pas dans le collège ouvrier, conformément à l'usage découlant de la loi du 20 août 2008 sur la représentativité.

Gérard Blondel, DSC CFE-CGC, explique ce résultat par une évolution sociologique qui voit la proportion d'ouvriers diminuer pour représenter, aujourd'hui, un tiers des effectifs, quand celle des cadres augmente pour représenter plus d'un quart des salariés. « Mais la bascule s'est faite dans le collège Etam, dont les effectifs sont stables, et qui votaient, il y a dix ans, à 33 % pour la CGT et à 25 % pour la CFE-CGC. C'est exactement l'inverse aujourd'hui », explique Gérard Blondel. Selon lui, les Etam « en ont assez des syndicats qui ne signent jamais ; ils préfèrent le compromis ».

Par ailleurs, il estime que « beaucoup de salariés n'ont pas apprécié la médiatisation des suicides au Technocentre, où la CGT a perdu 7,5 points aux élections de novembre ». Contactée, cette dernière n'a pas donné suite.