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Enquête

Des salariés prêts à jouer le jeu

Enquête | publié le : 16.02.2010 |

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Des salariés prêts à jouer le jeu

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La simulation 3D utilisant des avatars est une des tendances confirmées dans l'évolution du e-learning. La visioformation est également en train de se développer.

L'avatar se vend bien en ce moment, et pas seulement au cinéma. L'avatar pédagogique est, lui aussi, une valeur et une pratique à la hausse. Un autre soi-même, évoluant dans un monde virtuel, recevant des clients, subissant son patron, produisant, réparant, gérant, vendant... Via les péripéties vécues par l'avatar, le salarié apprend. C'est du moins le pari des prestataires de e-learning qui mettent en avant cette idée. Et c'est une des tendances de fond constatées au dernier salon ILearning forum de janvier dernier. Le prochain salon SRH, autre rendez-vous important du e-learning, devrait le confirmer à son tour. Le recours aux avatars et autres jeux de mise en situation permet de cumuler deux logiques : «réalisme» et «simulation». Or, selon la dernière étude Cegos sur l'avenir du e-learning, publiée en avril 2009, le cumul de ces deux logiques est justement ce qu'attendent les salariés en matière de développement de cette modalité de formation.

Réalisme des situations

50 % des salariés interrogés par la Cegos exprimaient, en effet, le désir que leur entreprise développe les formations e-learning, et les formations mixant e-learning avec d'autres modalités pédagogiques. Leurs critères prioritaires de jugement de ce type de formation étaient alors : le réalisme des situations présentées (53 %) ; puis, les conditions d'environnement (51 %) ; les interviews et témoignages d'experts... Ils en attendaient surtout des simulations (53 % en premier choix) ; puis, des outils d'auto-évaluation (32 %) ; l'appui d'un coach, via la hiérarchie ou un collègue (29 %)...

Les salariés exprimaient ainsi leur disposition à jouer le jeu. Pourquoi ? Parce que 82 % de ceux qui avaient déjà pratiqué le «e- learning seul» en étaient satisfaits ; que 85 % de ceux qui avaient déjà goûté à une formule «e-learning + formateur en ligne» affichaient le même avis positif ; et que ce taux atteignait jusqu'à 89 % pour ceux qui avaient pu profiter de l'attelage «formations mixtes présentiel + e-learning». En comparaison, le taux de satisfaction de ces mêmes salariés vis-à-vis des formations présentielles classiques était de 95 %. La différence n'est pas honteuse.

De toute manière, les (grandes) entreprises attendent beaucoup de ce développement du e-learning, et elles l'ont déjà largement adopté, comme le montrait une étude Demos, également d'avril 2009, sur un échantillon de 30 entreprises du CAC 40 et du SBF 120. « Près de 90 % d'entre elles utilisent des modules e-learning sur mesure et les deux tiers des modules «sur étagère», déclarait alors Philippe Gil, codirecteur de Demos e-learning. Et elles sont unanimes à penser que la part du e-learning sera en augmentation dans les deux ans à venir. »

Une analyse confirmée, la semaine dernière, par Jean Wemaere, président de la Fédération de la formation professionnelle. « Désormais, le e-learning explose, surtout les formules mêlant présentiel + e-learning + tutorat. Tous les appels d'offres comportent désormais une demande de ce type. Auparavant, c'était une proposition des prestataires ».

«Retard» français

Un autre motif explique le développement du e-learning en France : nous accusons un certain retard de consommation comparativement à nos voisins européens. Ainsi, toujours selon l'étude Cegos précitée, seuls 24 % des salariés français d'entreprises de plus de 500 salariés déclaraient avoir suivi une formation de ce type sur les trois dernières années, contre 40 % en moyenne européenne ; 39 % en Allemagne ; 47 % en Angleterre ; et 51 % en Espagne.

La crise aurait-elle accentué ce décalage ? Non, selon les prestataires présents au salon ILearning forum. Les chiffres d'affaires étaient toujours en augmentation fin 2009, et certains ont même déclaré que leur plan de charge 2010 était déjà bouclé dès janvier !

L'essentiel

1 L'usage du e-learning continue de progresser dans les grandes entreprises.

2 Les initiatives de financement des Opca devraient permettre un développement dans les PME.

3 La simulation 3D se fait de plus en plus fréquente.