L'accroissement des contraintes professionnelles en termes de délais, de flexibilité ou de réduction des coûts a généré une détérioration des conditions de travail dans un contexte où, pourtant, l'évolution de la société exigerait d'aller dans le sens contraire. Ce décalage de plus en plus grand entre ces attentes sociales et les politiques d'entreprise génère un profond malaise au travail, mais également des coûts importants en termes de santé publique et des baisses de performance.

Alors que certaines entreprises restent indifférentes à l'aggravation des conditions de travail, d'autres s'engagent pleinement pour combattre l'effet des nouvelles contraintes de production. Cependant, même celles qui agissent ont tendance à se focaliser sur les conséquences sans s'attaquer aux causes.

Pour que les entreprises deviennent performantes dans leur lutte contre les nouvelles insécurités au travail, il est nécessaire de mobiliser tant les directions que les salariés pour les sensibiliser aux conditions de qualité de vie professionnelle. Trois universitaires (Rennes-1 et Brest), spécialistes de la qualité de vie au travail, analysent les causes du problème, identifient les risques, et, surtout, présentent les outils existants et les solutions institutionnelles pour pallier les ravages de la logique productiviste. Au titre des éléments encourageants, le fait que ni le secteur d'activité ni la taille des entreprises ne présage de leur capacité à améliorer les conditions de travail, ce qui signifie que le chantier est ouvert à toutes les entreprises de bonne volonté.