Sodexo a annoncé, mi-octobre, la création, en interne, d'un groupe dont la mission est de proposer des actions concrètes visant à aider l'entreprise de services à compter au sein de son «Top 300» un quart de femmes d'ici à 2015.

« Sodexo emploie 355 000 collaborateurs dans le monde, dont 57 % sont des femmes, rappelle Adrienne Axler, coprésidente de Swift, par ailleurs directrice générale Europe du Sud et de l'Ouest de Sodexo Solutions de motivations. Mais, plus vous montez dans la hiérarchie, plus leur présence se raréfie. Au niveau senior leaders, par exemple, elles ne sont plus que 18 %. » Les senior leaders forment un groupe d'environ 250 personnes, pour la plupart membres des comex de zones géographiques, de grands pays ou d'activités. C'est pour remédier à cette situation que Michel Landel, directeur général de Sodexo, a eu l'idée du Swift, lors du Women's Forum de Deauville, en octobre dernier, dont Sodexo est partenaire. « Les femmes, désormais plus nombreuses que les hommes, sont également souvent responsables des achats : féminiser les effectifs répond donc, d'abord, à un impératif marketing, justifie Adrienne Axler. C'est également un atout dans la chasse aux talents. Car recruter des femmes, et les inciter à rester, aide à lutter contre la pénurie qui sévit à partir d'un certain niveau de compétences. »

Composé d'une vingtaine de dirigeantes de douze nationalités, et présidé par Rohini Anand, vice-président en charge de la diversité, le Swift a prévu de se réunir trois fois par an. Ses objectifs clés : « Emettre des recommandations au comité exécutif, certes, explique Adrienne Axler, mais pour féminiser le top management durablement, nous devons créer, à tous les niveaux de l'entreprise, des conditions de travail plus favorables aux femmes. »

Dans cet esprit, le Swift a décidé de concentrer ses interventions sur deux volets : la sensibilisation et l'action. « Côté sensibilisation, nous comptons communiquer auprès de tous les salariés sur les raisons pour lesquelles la féminisation des équipes est un atout, développe Adrienne Axler. Nous entendons également récolter et diffuser les meilleures pratiques dans et hors de l'entreprise. La plupart des descriptions de poste, très masculines, doivent, en outre, être revues. Enfin, chaque recrutement ou promotion doit devenir l'occasion de proposer au moins une candidate. » Un projet de mentoring piloté par les RH est, par ailleurs, en cours d'élaboration. « Côté action, nous devons créer et structurer le plus rapidement possible des horaires et des conditions de travail plus souples, poursuit la coprésidente du Swift. Pour faire partie du top management, avoir exercé des fonctions opérationnelles est presque indispensable. Or, ces fonctions sont très difficiles d'accès pour les femmes. Car manager des équipes de restauration sur un ou plusieurs sites exige mobilité et disponibilité. Ces modes d'organisation doivent évoluer. »

Tous les sujets sur lesquels travaille le Swift sont validés par Elisabeth Carpentier, DRH de Sodexo et membre du groupe. Un point sur les premières actions est prévu lors de la prochaine réunion du groupe, cette semaine.