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Les pratiques

Le parrainage de seniors fait ses preuves en Alsace

Les pratiques | publié le : 02.02.2010 |

En Alsace, le bilan d'une initiative de parrainage de demandeurs d'emploi seniors par des salariés plus jeunes incite à renouveler l'exercice.

Faire parrainer des cadres chômeurs âgés de plus de 50 ans par leurs pairs dix à vingt ans plus jeunes : la Maison de l'emploi de Strasbourg, la DDTEFP du Bas-Rhin et la Copire Alsace* ont estimé leur initiative de septembre 2008 suffisamment pertinente pour la reproduire. A l'issue de la première expérience, 8 des 11 «filleuls» ont retrouvé une activité, mais seulement deux en CDI. Le solde se répartit entre CDD et situations individuelles type activité en free lance, vacations. Les partenaires poursuivent l'accompagnement des trois autres dans le but d'atteindre le 100 % de «placement».

Si cette première vague se composait exclusivement de cadres supérieurs et de dirigeants, la seconde, de 12 personnes, s'ouvre à quelques techniciens/ chefs de projet. Le parrain, souvent DRH ou RRH, mais pas systématiquement, n'a pas pour mission de placer dans son entreprise, mais d'apporter soutien, conseils, clés d'entrée dans des réseaux que quelques mois de chômage suffisent à faire perdre de vue, en complément des outils techniques (bilan de compétences, accompagnement par l'Apec ou des cabinets...) que tous les filleuls actionnent en parallèle.

Un appui informel

De fait, ces «quinquas à requinquer» attendent bien en priorité l'appui informel et les raisons de reprendre confiance, comme en a attesté la réunion de suivi, mi-décembre, après deux mois de fonctionnement. « En recherche d'emploi depuis 2002, je vis l'expérience comme l'opportunité de sortir du sentiment de tourner en rond. Le parrain agit comme un catalyseur, il me donne le courage de retenter avec enthousiasme ce que j'ai déjà essayé, tout en ne tombant pas dans la tentation de tirer sur tout ce qui bouge », expose Marie-Christine Berang. « Le parrain m'aide à regarder le côté positif de ma carrière alors que j'aurais tendance à focaliser sur le négatif », appuie Christian Simonnet, manager dans l'agro-alimentaire pendant vingt-cinq ans. Sur un plan plus technique, la valeur ajoutée concerne la mise en avant de l'âge comme atout pour tel type de poste, ou la rédaction du CV, qu'il s'agit de «déringardiser», de compresser sur une page, etc.

A l'évocation du type d'emploi recherché, tous les cas de figure se présentent : retrouver un poste similaire, viser la même fonction mais pas dans le même secteur, à l'instar de cet ex-responsable financier dans l'agro-alimentaire, ou encore changer de branche, comme Ria Cerfon, qui souhaite valoriser ses compétences commerciales dans un autre domaine que l'immobilier.

Cinq parrains motivés

Coordinatrice du projet à la Crapt-Carli, une structure Etat-région d'appui pédagogique et technique aux politiques publiques d'insertion et de formation, Angèle Rieffel voit une autre preuve de pertinence dans le fait que cinq parrains de la première vague ont rempilé, malgré des emplois du temps que la crise ne contribue pas à alléger. Pour justifier leur motivation, ces managers évoquent leurs valeurs, le souci du prochain, la conviction que nul n'est à l'abri d'un accident de carrière... et la conscience qu'eux aussi avancent en âge. Le quadra RRH Pierre Bouchez le sait bien : « Demain, c'est moi qui serai un quinqua. »

* Commission paritaire interprofessionnelle régionale de l'emploi.

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