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Une action coordonnée auprès des TPE vendéennes

Enquête | publié le : 02.02.2010 |

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Une action coordonnée auprès des TPE vendéennes

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Pour prévenir les risques de cancers liés aux poussières de bois dans les TPE, le service de santé au travail de Nord-Vendée a bâti une action à laquelle s'associent l'OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du BTP) et la Cram.

« Un niveau de prévention à améliorer dans les deux tiers des entreprises » : c'est en ces termes choisis que le service de santé au travail de Nord-Vendée (SIST-NV) résume les résultats d'une enquête menée en 2009 auprès de 35 de ses adhérents, des menuiseries de moins de 50 salariés, sur leur niveau de maîtrise des risques liés au bois. Des résultats parfaitement identiques à ceux de la campagne nationale de contrôle menée en 2008 (1) qualifiés, eux, de « préoccupants ».

Des entreprises à la traîne

Comme au niveau national, seules un tiers des entreprises ont évalué le risque poussière de bois dans leur document unique et moins de 20 % ont établi une liste des travailleurs exposés. Les plus à la traîne sont les TPE de moins de 10 salariés. Or, la poussière de bois est la deuxième cause - après l'amiante - de cancer professionnel. En Nord-Vendée, 2 000 salariés y sont exposés (300 000 en France), soit 7 % de l'effectif suivi par l'équipe médicale.

Pour sensibiliser ses adhérents à ce risque et les aider à remplir leurs obligations d'employeur en matière de prévention, le SIST Nord-Vendée démarre, cette année, un plan d'action ciblé sur les TPE. Le coup d'envoi a eu lieu le 10 décembre dernier, avec l'organisation d'une matinée d'information en partenariat avec l'OPPBTP et la Cram des Pays de la Loire. Une première dans le milieu des services de santé au travail, habituellement enclins à oeuvrer seuls dans leur coin ! Premier effet du partenariat : une affluence inhabituelle - trente chefs d'entreprise présents -, chaque organisme ayant activé ses fichiers.

Deux heures de sensibilisation

En deux heures, toute l'information utile pour les aider à démarrer une démarche de prévention leur a été délivrée, détaillée dans une clé USB - en bois ! - qui leur a été remise à la fin de la matinée. Chaque partenaire a présenté ses spécificités : connaissance du terrain et accompagnement de la prévention pour l'OPPBTP, expertise réglementaire et aides financières pour la Cram, expertise médicale et appui technique du SIST Nord-Vendée. L'organisme peut, ainsi, effectuer des prélèvements de poussières, mesurer la vitesse d'air dans les systèmes d'aspiration, organiser des ateliers d'accompagnement à la démarche d'évaluation des risques professionnels. Un suivi post-professionnel est également effectué par les médecins et les infirmières.

Plan d'action commun

La suite ? Ce mois-ci, les trois organismes doivent se réunir pour valider un plan d'action commun. Le SIST Nord-Vendée souhaite, en s'associant à la Cram et à l'OPPBTP, favoriser les démarches de prévention qui pourront s'intégrer, par exemple, dans les outils déjà existants : contrat de progrès de l'OPPBTP, contrat de prévention de la Cram.

« L'engagement de l'employeur dans une démarche de prévention est capital. Sans motivation de sa part, l'information du médecin du travail auprès des salariés est moins efficace. Les actions de terrain menées par les différents acteurs de la prévention ont l'avantage d'objectiver le risque par des mesures chiffrées, par exemple en prouvant que telle machine ou tel mode opératoire peut provoquer un risque pour la santé du salarié. A ce moment-là, les salariés sont prêts à se protéger », estime Cyril Dutreuil, ingénieur santésécurité au SIST Nord-Vendée.

Une action adaptée aux TPE

Contrôleur sécurité à la Cram, Dominique Pied apprécie, avec ce partenariat, de s'adresser « à des entreprises qu'on ne voit pas souvent ». Quant à Gérard Tofan, conseiller en prévention de l'OPPBTP, il estime que la méthode de son organisme convient bien aux plus petites entreprises. « Souvent, elles ne savent pas par quel bout commencer. Nous leur disons de débuter par des mesures concrètes dans l'atelier : par exemple, organiser le stockage ou l'évacuation des déchets. C'est un message simple que les TPE comprennent bien et qui leur donne envie de s'engager dans la prévention. »

(1) Campagne menée auprès de 3 105 entreprises par l'INRS, la Cnamts, l'OPPBTP, le ministère du Travail.

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