Entreprises, branches, pouvoirs publics... Depuis le retentissant scandale de l'amiante, tous se mobilisent face aux risques de cancers professionnels. Mais, malgré les progrès enregistrés, la situation reste préoccupante. Ainsi, 13,5 % des salariés demeurent exposés à des produits cancérogènes, et parmi les établissements qui continuent à utiliser ce type de produits, seuls 40 % ont procédé à une évaluation des risques. Autre chiffre éloquent : en 2006, les trois quarts des chantiers de désamiantage contrôlés étaient en infraction.

Si la réglementation française est particulièrement bien fournie, force est de constater qu'elle n'est pas toujours appliquée. Faut-il durcir les sanctions encourues en cas d'infraction, ou jouer la carte d'une politique incitative, notamment en direction des PME ? Sans aucun doute, les deux. Autre point clé : la responsabilisation des donneurs d'ordre vis-à-vis des sous-traitants, qui n'ont souvent aucune marge de manoeuvre pour appliquer une véritable stratégie de prévention. Aux DRH et aux partenaires sociaux de relancer le dialogue social pour prendre en compte ce fléau.