E & C : Vous venez de publier une étude sur la représentation des femmes dans les conseils d'administration (CA) des sociétés du CAC 40. Quelles sont les tendances ?

C. d. l. M. : En 2009, les femmes sont toujours très peu représentées dans les instances décisionnaires : d'après notre étude*, elles sont moins de 10 % dans les CA et dans les comités exécutifs des entreprises du CAC 40. Ces chiffres n'ont pas évolué depuis cinq ans ! Par ailleurs, malgré la sensibilisation de l'opinion publique et la loi sur l'égalité salariale de 2006, elles représentent toujours moins d'un tiers de l'encadrement. Il y a encore des efforts à faire pour atteindre une réelle parité.

E & C : Que pensez-vous du projet de loi adopté le 20 janvier à l'Assemblée, qui prévoit l'introduction d'un quota de femmes dans les conseils d'administration ?

C. d. l. M. : Il me semble satisfaisant, et tout à fait réalisable : d'ici à trois ans, les CA devront compter 30 % de femmes, et 40 % d'ici à six ans. Un bon timing pour coopter des femmes au moment du renouvellement des mandats. Et le texte est suffisamment contraignant pour être appliqué. L'argument majeur pour écarter les femmes des CA est de dire qu'il n'y a pas assez de présidentes ou de DG. C'est un faux problème. Seuls 28 % des hommes administrateurs du CAC 40 occupent ce type de fonction !

E & C : Jean-François Copé, notamment, est à l'origine de ce projet de loi. Le ministre du Travail, lui, penchait pour la parité dans les comités exécutifs. Qu'en pensez-vous ?

C. d. l. M. : Les Comex ne sont pas des instances obligatoires, et je ne crois pas qu'il faille réglementer à tous les niveaux de l'entreprise. Un quota de femmes dans les CA me semble plus efficace pour changer les mentalités.