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Un accord stress de branche

Enquête | publié le : 19.01.2010 |

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Un accord stress de branche

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La banque a signé un texte national devant conduire ses 17 Caisses d'épargne à déployer leur propre plan d'action préventif et correctif sur la base d'un diagnostic actuellement en cours.

L'union des Banques populaires et des Caisses d'épargne (BPCE*) fait partie des rares groupes déjà en ligne avec les exigences du ministère du Travail. Son accord national sur la mesure et la prévention du stress au travail dans la branche des caisses d'épargne a tout juste six mois. Ambitieux, il vise tout d'abord à diagnostiquer, identifier et quantifier le stress au travail, ainsi que ses facteurs, puis à construire un plan d'action pour prévenir ou, à défaut, réduire les causes de ce stress au travail.

Mesures individuelles et collectives

Elaboré en associant le CHSCT, le médecin du travail et les syndicats, le plan prévoira, en fonction des causes identifiées, des mesures individuelles ou collectives. Pour autant, l'entreprise est-elle prête à modifier son organisation du travail ? « Dans une démarche de prévention du risque, une telle approche est envisageable, sachant qu'il n'existe pas une réponse unique et que cette organisation du travail est plurielle, l'outil informatique comme les rythmes de travail et les conditions d'accueil des clients, par exemple, pouvant être impactants », commente Jean-Michel Lambert, directeur projet et conduite du changement, santé et conditions de travail à la DRH de BPCE. Autrement dit, la banque s'engage, a priori, à aller plus loin que la simple sensibilisation des managers de proximité.

Signé pour trois ans, le 15 juillet dernier (donc avant le rapprochement avec les Banques populaires), par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, FO, SUD et l'Unsa, cet accord résulte d'une initiative syndicale. « Les Caisses d'épargne se sont considérablement transformées ces dix dernières années. Ce contexte est un facteur de risques de stress, tout comme le contact client, qui peut en être un autre, cette fois extérieur. Le sujet n'était donc pas complètement neuf », convient Jean-Michel Lambert.

Juger sur pièces

Côté syndical, l'aboutissement d'un tel projet, encore rare en France, satisfait la majorité. Pour autant, la suite des évènements est attendue de manière circonspecte. « Il est question de mesures et de plan d'action, rien de plus précis, regrette Jean-François Largillière, secrétaire général des syndicats SUD des Caisses d'épargne, à l'origine d'une étude interne sur le stress, remise au début 2009, ayant réuni quelque 5 000 réponses de salariés. Le diagnostic, on le connaît, tout comme les sources et les services exposés. »

Deux prestataires

Pour l'heure, le calendrier est respecté. La commission paritaire, active pour l'application de cet accord de branche, a sélectionné deux cabinets habilités à réaliser le diagnostic : le premier, Stimulus, a les faveurs de la direction ; le second, Secafi-Orseu, celles des syndicats. Ils étaient au départ une petite dizaine à avoir été auditionnés.

Libre à chacune des 17 caisses du groupe (comptant en moyenne 2 000 salariés) de choisir l'un ou l'autre. C'est, en ce début d'année, quasi chose faite, et les deux prestataires se partagent équitablement le terrain d'investigation. « Tous deux présentent une approche similaire des risques. Certes, leur questionnaire n'est pas identique, mais leur méthodologie et leur démarche de résolution des problèmes seront comparables », explique le directeur projet. Ce dont doute fortement le syndicaliste de SUD, peu enclin à reconnaître les conclusions de Stimulus.

Toutefois, selon la direction, le propos n'est pas d'avoir une vue consolidée du groupe. Chaque organisation jugera de ses risques et pilotera avec ses représentants du personnel son propre plan, évidemment accompagnée par le siège.

* BPCE est le nom du nouvel ensemble

constitué après l'union des Banques populaires et des Caisses d'épargne, entrée en vigueur au 1er juillet 2009.

BPCE

• Activité : banque et services financiers.

• Effectifs : 127 000 salariés.

• PNB (produit net bancaire) 2008 : 16,5 milliards d'euros.

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