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Les pratiques

Les métiers de la sécurité privée s'ouvrent aux femmes

Les pratiques | publié le : 12.01.2010 |

La société de sécurité SFIP a sollicité l'Etat pour l'aider à recruter et à former des femmes pour ses métiers, traditionnellement masculins. Six ont été embauchées, mais il reste des préjugés à combattre.

Les métiers de la sécurité privée évoluent : les femmes sont de plus en plus demandées par les clients. « Elles sont un facteur d'apaisement », assure Jean-Marc Morel, responsable technique de la Bourse du travail de Lyon, qui a recours aux équipes mixtes de la SFIP (Société française d'intervention et de prévention), installée à Vénissieux (Rhône). Son dirigeant, Manan Atchekzaï, féminise, en effet, son effectif (350 personnes). Mais le pari est difficile : l'image persistante du «vigile à gros bras» n'est pas attirante pour les femmes. Par ailleurs, depuis fin 2007, l'entrée dans la profession est conditionnée à l'obtention du CQP agent de prévention et de sécurité.

Opération collective de recrutement

En 2008, la SFIP a embauché trois femmes, dont la formation a été financée par la Délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité (DRDFE). « Grâce à ce contact et à partir de la réussite de ces intégrations, l'entreprise nous a suggéré de monter une opération collective de recrutement », explique Odile Houver, chargée de mission à la DRDFE. Quatre autres PME sont venues autour de la table, de même que le CFS (Centre de formation de la sécurité), le Ciff (Centre d'information féminin et familial), Pôle emploi, la ville de Villeurbanne et les structures d'insertion Force femmes et Unis vers l'emploi.

Dix promesses d'embauche

Entre juillet et septembre derniers, 89 demandeuses d'emploi ont participé à des réunions d'information. Parmi les 61 ayant eu un entretien avec les employeurs, 16 ont été retenues. Celles-ci ont alors réalisé une évaluation en milieu de travail, qui a permis à 10 d'entre elles d'obtenir une promesse d'embauche. Pôle emploi a pris en charge leur formation : 250 heures, dont 70 en entreprise, pour valider les titres SST, SSIAP 1* et le CQP ; mais aussi quatre jours au Ciff sur les représentations liées à ces métiers et sur l'organisation personnelle, notamment pour le travail de nuit.

Sept femmes ont réussi et sont en CDI depuis le 5 décembre, dont six à la SFIP. Pour faciliter leur intégration, sept tuteurs les ont accompagnées et les suivent pendant six mois. Ils ont été formés au tutorat, mais également à la réglementation sur l'égalité professionnelle, grâce à un financement de la DRTEFP et de la DRDFE. « J'ai été très surpris de découvrir leurs capacités », reconnaît l'un d'eux. Certaines se sont aussi surprises elles-mêmes...

« Mais nous avons eu des défections du fait du manque de liberté familiale de certaines, regrette Dominique Dord, déléguée aux droits des femmes : les horaires décalés et l'environnement masculin faisaient peur à leur mari ou à leur père. Nous devons les armer davantage ! »

* SST : sauveteur secouriste du travail ; SSIAP : service de sécurité incendie et assistance aux personnes.

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