E & C : Le Club de l'épargne salariale a dévoilé les résultats de son baromètre le 18 décembre. Il porte essentiellement sur les évolutions législatives récentes. Quelles sont celles mises à profit par les entreprises ?

P. A. : Ces derniers mois ont, en effet, été riches en évolutions législatives, contenues, notamment, dans la loi du 3 décembre 2008 sur les revenus du travail. Dans une conjoncture défavorable, certaines de ces mesures ont plutôt fait un «flop». C'est le cas du crédit d'impôt appliqué sur l'intéressement en cas de nouvel accord mis en place, ou de renégociation ; 97 % des entreprises n'ont pas saisi cette opportunité. Et la prime exceptionnelle d'intéressement n'a été utilisée que par 15 % d'entre elles. En revanche, l'abondement d'amorçage pour le Perco et l'adhésion automatique avec clause d'opting out ont été utilisés par 11 % des entreprises, alors que les questions-réponses sur les décrets n'ont été publiées que le 19 mai dernier.

E & C : La réforme qui a rendu la participation disponible et plus obligatoirement bloquée suscitait l'inquiétude des spécialistes de l'épargne salariale. Quels en ont été les effets cette première année ?

P. A. : Malgré ces mesures incitant à la consommation, 63 % de la participation perçue en 2009 a été épargnée. Les placements sécurisés, comme les fonds monétaires, voire les comptes courants bloqués, ont été plébiscités, tout comme le Perco. D'autre part, 10 % des entreprises ont utilisé la possibilité ouverte par la loi d'abonder la participation versée dans le PEE, alors que, jusqu'ici, seule celle versée dans un Perco pouvait être abondée. Elles ont versé à ce titre 160 % en moyenne du montant des sommes investies, en plafonnant cet abondement à 1 302 euros en moyenne, selon notre baromètre. L'abondement sur la participation investie dans le Perco reste, néanmoins, davantage utilisé (40 % des cas).