«En une journée, les stagiaires constatent qu'ils peuvent réduire leur consommation de carburant de 15 %, soit autant d'émission de CO2 en moins », assure Sylvain Thomas, responsable formation de l'opérateur autoroutier.

Cette formation concerne les 400 agents des équipes autoroutières de Sanef, sur un effectif global de 3 400 personnes. Au-delà des économies de carburant, l'entreprise cherche également à améliorer la sécurité et le confort de conduite de ses employés. « L'aspect réduction des consommations d'essence est une chose, déclare Sylvain Thomas. Mais nous souhaitons aussi aborder la conduite responsable sous toutes ses facettes afin de faire prendre conscience de l'impact de l'automobile sur l'environnement. »

Raison pour laquelle le bureau d'étude Atlante a été choisi pour dispenser la formation, parmi quatre organismes interrogés. Ce cabinet propose, en effet, une palette complète d'outils pédagogiques dans le domaine de la mobilité et du développement durable. Pour la circonstance, il s'est associé aux spécialistes de l'écoconduite de l'Institut de pédagogie de la circulation et de l'Ecole pour la sécurité routière.

La première partie du stage présente les effets économiques, écologiques et sanitaires des déplacements automobiles. Les salariés réalisent, ensuite, un parcours routier, d'abord suivant leur mode de conduite habituel, puis en appliquant les règles d'or de l'écoconduite : rouler avec un rapport le plus élevé possible, accélérer franchement, passer rapidement au rapport supérieur... Un ordinateur de bord enregistre les données et compare les deux circuits. Les résultats, instantanés, sont ensuite présentés dans des séances plénières et suscitent les échanges entre les participants.

Selon Sylvain Thomas, il est encore trop tôt pour mesurer, globalement, les conséquences de cette formation en termes de changement de comportement, d'amélioration de la sécurité et du confort de conduite. Il constate, cependant, déjà, qu'« avant d'avoir reçu la formation, beaucoup de collaborateurs pensent que leur conduite est économique ; et, qu'à la fin de la journée, les mêmes sont bluffés par les économies réalisées ». « Cette formation m'a permis de changer mon comportement au volant, aussi bien au travail que pour mes déplacements privés », témoigne un patrouilleur de l'autoroute A4.

Le développement de cette formation va se faire sur deux ans. Moins d'un an après son début, la moitié des patrouilleurs ont été formés. Dans un second temps, l'ensemble des collaborateurs de l'opérateur autoroutier seront sensibilisés à l'écoconduite. Le personnel effectuant des déplacements professionnels fréquents ou occasionnels sera convié à des demi-journées d'échanges avec des professionnels de la conduite. Les employés dont les déplacements se limitent aux trajets domicile-travail recevront, eux, une information écrite. Le coût global de la formation, 80 000 euros par an, est intégralement financé sur le plan de formation de l'entreprise.