Rendu public le 30 novembre, le rapport annuel de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) dresse un bilan sombre, quoique mitigé, de la loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine. Promulguée le 1^er août 2003, cette loi se donnait notamment pour objectif de rapprocher le taux de chômage des ZUS de celui de leur agglomération de référence.

Malgré une évolution favorable pour la troisième année consécutive (16,9 % en 2008 contre 19,5 % en 2006), le taux de chômage des ZUS reste plus de deux fois supérieur à celui des agglomérations qui les abritent (7,7 %). En outre, cette baisse relative masquerait le retournement conjoncturel qui se traduit, d'ores et déjà, par une augmentation de 10 % du nombre de demandeurs d'emploi en ZUS en décembre 2008.

Alors que les deux tiers d'entre eux sont dépourvus de diplôme, les jeunes, en particulier les garçons, restent les premières victimes du sous-emploi : un sur quatre est inactif, contre un sur huit dans les centres-villes. A caractéristiques de diplôme, de sexe, d'origine du père et de nationalité identiques, un jeune habitant en ZUS a 1,3 fois moins de chances d'obtenir un emploi stable qu'un jeune d'un autre quartier. Les auteurs du rapport pointent l'enclavement des ZUS, l'absence de réseau ainsi que les « autres discriminations ».

A. D.