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« Le diplôme n'a, sans doute, jamais eu autant de valeur qu'aujourd'hui »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 08.12.2009 |

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« Le diplôme n'a, sans doute, jamais eu autant de valeur qu'aujourd'hui »

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E & C : Les enquêtes «Générations» du Céreq se sont penchées, par le passé, sur le devenir de «cohortes» qui, à l'instar des jeunes diplômés de 2009, ont quitté les bancs de l'école ou de l'université dans des conjonctures économiques difficiles...

D.E. : Les travaux portant, par exemple, sur la génération 1992, qui a dû s'insérer dans une situation économique difficile, ou sur celle de 2001, qui s'est retrouvée confrontée à un retournement de conjoncture significatif durant sa période d'insertion, mettent une nouvelle fois en évidence le lourd tribut que payent les jeunes aux périodes de crise économique. Leur insertion professionnelle est, en effet, émaillée de périodes de chômage ou d'emplois précaires. Si personne, quel que soit le niveau de son diplôme, n'est réellement épargné, on constate, génération après génération, que la hiérarchie des diplômes est globalement respectée : ceux qui connaissent habituellement une grande facilité d'insertion en période de bonne santé économique, rencontrent quelques embûches. Ceux qui s'en sortaient déjà difficilement s'en sortent encore moins bien.

E & C : Nombreux sont ceux qui alertent, aujourd'hui, sur le fait que les difficultés initiales d'insertion vont se répercuter longtemps sur la carrière professionnelle...D. E. : Dans tous les cas, le «rattrapage» dont il est question dépend d'abord de l'amélioration de la situation économique. Nos enquêtes ont cependant montré que, à condition que la conjoncture se rétablisse favorablement, les jeunes qui ont eu du mal à mettre le pied à l'étrier ne le payent pas toute leur vie. Trois ou cinq ans après leur sortie de l'enseignement supérieur, ils occupent des emplois similaires à ceux des jeunes entrés sur le marché dans une conjoncture plus favorable. Avec toujours la même réserve : plus le diplôme obtenu est valorisé sur le marché du travail et plus le tir sera rectifié facilement.

E & C : Ces constats semblent réaffirmer, une fois de plus, le rôle prépondérant du diplôme...

D. E. : Parce qu'il ne protège plus systématiquement du chômage, on a tendance à penser que le diplôme perd de sa valeur. C'est pourtant le contraire qui est vrai : le diplôme n'a, sans doute, jamais eu autant de valeur qu'aujourd'hui. Car, quand bien même il a manqué d'efficacité à protéger son titulaire de la crise, c'est lui qui permettra de rebondir par la suite. Les premiers à s'en rendre compte sont ceux qui s'en trouvent dépourvus.