Que recouvre le mot compétence, devenu un terme prépondérant dans les discours RH ? Employé au pluriel, les compétences désignent, en réalité, des actes professionnels à accomplir, des savoirs ou des savoir-faire à maîtriser, voire des types de comportement.

Au singulier, en revanche, la compétence correspond à un investissement subjectif, qui pousse à réaliser son travail avec conscience pour triompher des difficultés et des résistances rencontrées dans ses activités de travail, au besoin en prenant quelques libertés avec les normes prescrites a priori. Dans ce second sens, la compétence, qui accorde à l'individu autonomie et inventivité, a semblé, d'abord, représenter une étape décisive de reconnaissance sociale et professionnelle de la contribution du salarié à la performance de l'entreprise. Cependant, cette confiance nouvelle faite à l'individu, dans la mesure où elle s'accompagne d'un transfert de responsabilité de l'organisation vers le salarié, peut se révéler un facteur de stress si l'entreprise se contente d'exiger davantage de compétences et de résultats. De fait, les plaintes sur l'intensification du travail ne cessent de se multiplier. Dans quelle mesure la mise en place de «démarches compétences» participe-t-elle, consciemment ou non, à cette intensification ?

L'ouvrage de l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail), issu d'un séminaire réunissant des chercheurs et des consultants spécialistes de la démarche compétence, tente de faire le point sur cette question d'actualité.