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Les pratiques

Pologne Premières initiatives sur l'emploi des seniors

Les pratiques | publié le : 17.11.2009 |

En Pologne, seulement 27 % des seniors travaillent, soit le pire taux en Europe. Une nouvelle loi permet des allègements de charges sur le recutement et l'emploi des salariés «âgés», et les entreprises commencent à travailler sur le tutorat, l'orientation de carrière et les formations spécifiques.

Alerte sur les retraites en Pologne : il y a de plus en plus de retraités et de moins en moins de jeunes actifs ! L'âge moyen de départ à la retraite est de 56 ans et le taux d'emploi des seniors (55-65 ans) est le plus bas de toute l'Union européenne : 27 %. Evidemment, loin de la Suède, première de la classe européenne avec 69 %, mais, également, inférieur à celui de la France (38 %). En 2011, en Pologne, on comptera un actif pour un retraité. Et, en 2030, les plus de 65 ans représenteront 60 % de la population.

« Cette situation est grave et dangereuse, constate Monika Jablonska, cadre chez Manpower Polska. Elle signifie une charge très lourde pour ceux qui travaillent et qui assurent les retraites ! De plus, dans notre pays, seules 5 % des sociétés reconnaissent disposer d'une stratégie pour maintenir leur personnel «âgé» au travail, contre 20 % dans les autres pays : la Pologne enregistre les pires résultats du monde. »

«Solidarité des générations»

Pour faire face, le gouvernement a lancé un premier programme «Solidarité des générations», une loi en six points. Parmi ses dispositions : 3 % de réduction sur certaines cotisations sociales liées à l'embauche des seniors ; réduction de la contribution patronale versée au salarié senior en cas d'arrêt maladie (désormais, elle sera à la charge de la Sécurité sociale) ; stages gratuits de formation professionnelle pour les salariés de 45 ans et plus... Cette loi s'applique depuis janvier 2009.

Les entreprises polonaises commencent à participer à ce programme : Carrefour Polska (27 000 salariés), IBM Polska (1 000 personnes), mais aussi des PME, comme Filter Service (240 salariés). Dans cette société, où l'essentiel de l'effectif est féminin, 41 % des salariées sont âgées de 47 ans et plus et certaines sont handicapées : la priorité a été donnée à la formation, au maintien dans l'emploi, au travail à temps partiel, aux avantages santé et à la réadaptation professionnelle... D'autres entreprises choisissent, notamment, le transfert des connaissances et de l'expérience par le tutorat, l'accompagnement renforcé des travailleurs âgés dans leur choix d'orientation. Chez Carrefour Polska, on a pris le problème à bras-le-corps. Katarzyna Kosel, la DRH, explique : « Parmi les caissières, une femme sur deux est âgée de plus de 45 ans. Nous considérons qu'elles sont efficaces et flexibles. Nous avons notamment institué le travail seulement pendant le week-end : vendredi, samedi et dimanche. Autre opération : la formation à tous les niveaux - seniors, cadres et salariés handicapés - et les échanges d'expériences respectives entre salariés. En un an, sur 1 000 personnes, 830 sont déjà formées.

« Les gens qui approchent de l'âge de la retraite, constate Monika Jablonska, ont besoin de reconnaissance, de considération, de pouvoir transférer leur expérience, et de travailler à un rythme différent. Et tout le monde y gagnera. » En attendant, pour garder les seniors au travail, les organisations patronales réclament aussi, entre autres, la flexibilité des horaires, l'égalisation des âges de départ à la retraite entre femmes (60 ans) et hommes (65 ans) et le relèvement de l'âge de la retraite à 67 ans.