Après un an chez Schneider Electric comme salariés en alternance, Esra Tat et son collègue Camille Delbos ont créé, en novembre 2008, avec l'appui de leur employeur, Ressourceo, un bureau d'études spécialisé dans la rénovation écologique de l'habitat. Un cas qui est loin d'être isolé : lancée en 1994, l'association Schneider Initiatives Emploi, dont la vocation est d'accompagner les salariés dans un projet de création ou de reprise d'entreprise, a déjà soutenu plus de 850 dossiers qui ont permis la création directe ou indirecte de 1 800 emplois.

L'association a été consacrée par un accord de GPEC signé en 2008 qui prévoit, pour les porteurs d'un projet d'entreprise, l'appui de Schneider Initiatives Emploi. Mais, alors qu'une bonne part de ces projets émanent de salariés peu qualifiés et qu'un plan de suppression de 600 emplois encourage les départs volontaires, la CFDT et FO ont signé, début 2009, un avenant à cet accord afin de pouvoir accompagner les salariés concernés et de s'assurer de leur volontariat.

La conjoncture ne décourage pas les candidats, toujours aussi nombreux, selon Gilles Vermot-Desroches, président de Schneider Initiatives Emploi et directeur développement durable de Schneider Electric. « Nombre de ces projets sont des TPE qui, par nature, ont la souplesse requise pour s'adapter. Mais, en période difficile, notre responsabilité est d'être encore plus vigilants quant à la qualité des dossiers qui nous sont présentés. »

80 % des entreprises soutenues par Schneider vivent après trois ans, quand le taux moyen de mortalité des jeunes pousses tourne autour de 50 %. Pour encourager les vocations et maintenir ce score, Schneider Initiatives Emploi met toutes les chances de son côté. D'abord, les candidats peuvent soumettre leur projet de façon confidentielle et ne se signaler comme partants auprès de leur hiérarchie qu'après la validation de leur projet par un jury. Trois salariés sont dédiés à l'accompagnement - qui s'étale sur trois ans - des nouveaux entrepreneurs.

Le budget annuel de l'association (3 millions d'euros en moyenne) permet de donner un coup de pouce financier au départ (32 000 euros dans le cas de Ressourceo). Schneider encourage également les entrepreneurs à continuer à échanger avec d'anciens collègues et avec les autres créateurs. Une enquête interne a, en effet, montré que les salariés du groupe devenaient facilement des clients et contribuaient parfois de façon significative à la réussite des entrepreneurs. Enfin, un concours annuel intitulé «Vivez l'aventure !», qui récompense les projets les plus prometteurs, entretient l'émulation.

A l'avenir, Schneider veut encourager davantage les dossiers qui concernent son secteur. Car, entre les départs à la retraite de nombreux salariés de Schneider et l'essor des énergies renouvelables, les métiers de l'électricité offrent de très nombreuses opportunités ; 16 % des projets concernent le secteur énergie et Schneider Electric aimerait porter cette part à 25 %.