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Les pratiques

Les tuteurs des télécoms ont suivi 545 élèves en 2009

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 03.11.2009 |

Lancé par SFR en 2005, et rejoint par 9 entreprises*, le Cercle passeport télécoms aide des étudiants issus de milieu modeste et de filières technologiques à intégrer une grande école d'ingénieurs. En quatre ans, la palette de services s'est élargie, le Cercle doit maintenant favoriser l'insertion professionnelle.

En octobre dernier, le Cercle passeport télécoms fêtait sa première promotion de diplômés d'écoles d'ingénieurs au grand amphithéâtre de la Sorbonne. Un lieu symbolique pour honorer la réussite de 30 jeunes. Lancée en 2005 par SFR, l'initiative vise à faciliter l'accès des jeunes issus de milieu modeste aux filières dites d'excellence.

Tutorat collectif et individuel

Comment ? En proposant essentiellement un tutorat collectif (sous forme d'ateliers thématiques) et individuel à des titulaires d'un bac technique ou d'un BTS qui poursuivent en prépa technologique. Une entaille au déterminisme social, car 55 % des élèves de classes préparatoires sont enfants de cadres ou de professions libérales, seulement 16 % ont des parents ouvriers, inactifs ou employés. En quatre ans, 10 entreprises et 86 établissements scolaires sont entrés dans la danse. Cette année, 480 cadres volontaires (contre 100 en 2005) issus des entreprises partenaires ont ainsi accompagnés 545 élèves (contre 123 en 2005), pour la plupart boursiers. « Nous complétons l'action des enseignants en proposant un accompagnement d'entreprises pour inciter ces jeunes à poursuivre leurs études, explique Benjamin Blavier, délégué général et cheville ouvrière du Cercle. Les tuteurs peuvent ouvrir leur carnet d'adresses à ces jeunes dénués de réseau et leur insuffler confiance à une période cruciale de leur cursus où ils sont confrontés à un milieu différent du leur. »

« Mon tuteur m'a appris les codes de l'entreprise, l'importance de l'anglais. Il m'a fait découvrir les métiers en organisant des rencontres avec ses collègues, témoigne Sidikou, diplômé d'ISPG-Sup Galilée, à Villetaneuse. Aujourd'hui, il me donne des pistes dans ma recherche d'emploi. »

Un prêt pour étudier

Pour pallier les difficultés de financement, les jeunes peuvent bénéficier d'un prêt d'études de 12 000 euros maximum au Crédit mutuel et de deux nuits d'hébergement offertes par Formule 1 au moment des oraux d'admission. Partenaire historique, Alcatel-Lucent déploie, depuis deux ans, un volant de 70 tuteurs nord-américains pour permettre à autant d'élèves de converser en anglais par téléphone. « Grâce à un système de visioconférence, nous leur donnons aussi des conseils pour obtenir un stage à l'étranger, rédiger leur CV en anglais », complète Béatrice Tassot, directrice de la fondation Alcatel-Lucent.

Des offres à étoffer

Reste qu'en se concentrant sur les prépas, le Cercle passeport télécoms intervient lorsque les jeunes ont déjà réussi à s'extraire d'une orientation plus ou moins subie. Plus en amont, le Cercle va développer des actions d'informations dans 200 lycées technologiques de zone urbaine sensible et créer une association d'anciens prêts à témoigner.

En aval, le Cercle doit encore étoffer ses offres de stages et d'emploi avec un réseau élargi d'entreprises adhérentes pour faciliter l'insertion professionnelle. Car s'il est trop tôt pour dresser un bilan définitif, les résultats sont moins bons que ceux observés globalement dans les écoles d'ingénieurs. Sur la première promotion, un quart poursuit ses études, un quart travaille, la moitié recherche un emploi à l'issue de leur stage. « Nous n'avons pas le droit de nous louper. Ces jeunes ont a priori les cartes en main pour réussir : un diplôme de grande école, un réseau et ils ont confiance en eux », résume Benjamin Blavier.

* Alcatel-Lucent, Ericsson France, Gemalto, Nokia France, Nokia Siemens Networks, Orange, Groupe Devoteam, Crédit mutuel, Hotel F1.

« Une arme de promotion massive »

C'est l'histoire d'une rencontre. Entre Mourad Baatour, 42 ans, responsable d'équipe chez SFR, et Lydie Huon, 24 ans, en dernière année par alternance d'école d'ingénieurs universitaire Polytech-Paris. Le premier a pris sous son aile la seconde pendant quatre ans, dès la prépa technologique que Lydie a intégré après un BTS. « Il m'a maintenu sur les rails, témoigne la jeune fille, issue d'une famille d'employés. En prépa, je le rencontrais au moins deux fois par mois. Il m'a aiguillé lorsqu'il a fallu constituer mes dossiers de candidature aux écoles d'ingénieurs. Par manque de confiance, je ciblais celles de seconde catégorie, il m'a incité à viser plus haut. Je suis plus naturelle en entretien grâce à ses conseils, et son expérience m'a aidé à appréhender les métiers d'ingénieurs. »

Ouvrir des horizons

Pour Mourad Baatour, qui a joué le grand frère auprès de trois autres jeunes, « ce tutorat est une arme de promotion massive. Nos échanges débloquent des freins et ouvrent des horizons à des étudiants qui manquent parfois d'exemples de réussite. Je les épaule surtout au moment de la prépa. Je leur fais rencontrer des collègues qui témoignent de leur formation et de leurs métiers, je les prépare aux oraux, je leur ouvre mon carnet d'adresses pour les aider à décrocher un stage. J'ai vu des jeunes se transformer littéralement ». S. D.

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