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Les pratiques

Pays-Bas Les salaires des banquiers néerlandais revus à la baisse

Les pratiques | publié le : 27.10.2009 |

Sous la pression croissante des autorités, les banques devront revoir de fond en comble la pyramide des salaires et des bonus versés à leurs collaborateurs.

Les discussions vont bon train sur l'échelle des salaires dans les banques néerlandaises. S'emparant du sujet après les excès de rémunération ayant défrayé la chronique ces derniers mois, un syndicat de salariés de la banque ING vient d'exiger de la direction la mise en place de normes strictes sur les bonus octroyés aux dirigeants. Une première aux Pays-Bas !

Emboîtant le pas aux autorités de contrôle, qui s'en sont récemment prises aux gratifications accordées aux traders, le syndicat FNV veut commencer par limiter le salaire des grands patrons. Concrètement, le FNV exige que le plus haut salaire au sein de la banque ne puisse être plus de vingt fois supérieur à celui du salarié le moins bien rémunéré. « Il faut fixer une tendance à partir d'une baisse touchant le top management », explique Fred Polhout, représentant du FNV auprès d'ING. Ce syndicaliste ne se fait pourtant pas d'illusions : « Cela peut prendre cinq ans. »

Rémunérations des hauts dirigeants

Pas si sûr, si l'on croit la direction d'ING, qui a l'intention, dès l'année prochaine, de revoir la pyramide des rémunérations de ses collaborateurs les mieux payés. Le point de départ de cette nouvelle politique salariale sera donné durant l'assemblée générale des actionnaires en 2010. Il s'agira, alors, de revoir la rémunération des hauts dirigeants et leurs diverses gratifications. « A partir de cette base, nous déclinerons les autres rémunérations », explique un porte-parole du groupe de bancassurance basé à Amsterdam.

Les résolutions prises par ING confirment une tendance déjà perceptible aux Pays-Bas depuis les sauvetages à répétition d'établissements bancaires mis à mal par la crise (ABN Amro, Fortis, ING, SNS Reaal). Selon les chiffres du Bureau central des statistiques, les bonus des banquiers s'afficheraient à la baisse depuis la fin de l'année dernière, en recul de 1,3 % sur le dernier trimestre 2008.

Gentleman's agreement non contraignant

Cette modération dans le versement de bonus à tous les échelons devrait se généraliser à l'ensemble du secteur bancaire batave dans un futur proche. Les autorités de marché (AFM) et la Banque centrale néerlandaise (DNB) ont, en effet, récemment mis la pression sur les établissements financiers. « Tous les collaborateurs des banques doivent être soumis à une politique de rémunération conforme aux principes que nous avons fixés », a déclaré Hans Hoogervorst, président de l'AFM, s'en prenant ainsi indirectement aux traders de la place amstellodamoise.

Jusqu'à présent, en dépit des milliards d'euros qu'il a injectés dans le secteur bancaire, le ministère des Finances s'est contenté de signer un gentleman's agreement non contraignant, en avril dernier, avec le secteur. Il fixe des garde-fous à la partie variable des rémunérations des plus hauts dirigeants des banques, qui doit être limitée à un an de salaire. Mais rien de concret n'a encore mis le holà aux sommes versées aux golden boys, dont le métier est de prendre un maximum de risques pour «empocher»... le maximum.