Selon la dernière note de conjoncture de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), publiée le 21 octobre, seulement « 46 % des entreprises interrogées ont recruté un cadre au cours du troisième trimestre 2009 », soit le niveau le plus bas constaté depuis la création du baromètre, en 2002 (le record, 44 %, avait été atteint au premier trimestre).

Chiffre un peu plus rassurant : 42 % des entreprises prévoient de recruter au moins un cadre au quatrième trimestre, soit un taux similaire à celui de l'an passé, alors que la précédente note de conjoncture avait estimé ce chiffre à 35 %. Si certains secteurs, tels l'ingénierie-R & D ou la construction, « portée par le plan de relance et d'importants projets d'infrastructure », donnent quelques signaux de reprise, l'industrie demeure particulièrement sinistrée (à peine une entreprise sur trois prévoit d'embaucher), tout comme le commerce et les transports. Tous les cadres ne sont cependant pas logés à la même enseigne. Alors que « seulement 23 % des entreprises qui ont l'intention de recruter au prochain trimestre prévoient d'embaucher des jeunes diplômés, contre 43 % l'an passé » , l'Apec constate que les « cadres confirmés » ayant plus de dix ans d'expérience connaissent un regain d'intérêt encore jamais atteint.

La reprise inattendue de l'activité au deuxième trimestre 2009 (+0,3 % après une baisse de 1,4 % au premier trimestre) n'a pas réellement profité au marché de l'emploi. Selon une étude du ministère du Travail*, les destructions d'emploi sont restées importantes, bien qu'en ralentissement (114 000 contre 186 000 au trimestre précédent). Alors que l'emploi intérimaire, qui avait perdu 234 000 postes en un an, semble s'être stabilisé, le nombre d'inscriptions à Pôle emploi a poursuivi son augmentation (+198 000), après sa hausse record du premier trimestre (+252 000).

* Dares, Premières synthèses, Premières informations, n° 42.2.