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L'esprit entrepreneur

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 27.10.2009 |

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L'esprit entrepreneur

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Les chefs d'entreprise vantent souvent les vertus de l'esprit entrepreneur et aimeraient le développer au sein de leurs organisations. Mais voilà, comment s'y prendre concrètement ?

Il y a les partisans du découpage de l'organisation en entités plus petites, généralement de moins de 100 personnes, dans lesquelles on peut connaître chacun, comprendre ce qu'il fait et l'appeler par son nom. Dans cet univers à taille humaine, il est plus facile de s'exprimer, de faire valoir ses idées, d'appréhender tous les aspects de l'activité et d'y contribuer de façon pertinente.

La petite taille n'est pas suffisante, on pourrait fort bien y conserver un esprit bureaucratique. Il s'agit donc de tendre vers le dynamisme de la PME, avec ses objectifs, son esprit combatif, sa rapidité de décision et d'action. Le but est de ressembler à une flottille de petits voiliers plutôt qu'à un gros paquebot. En se rappelant que, dans une entreprise, le petit voilier n'est efficace que s'il est imprégné de la stratégie de l'ensemble, sans confondre autonomie et indépendance, et s'il accepte les adaptations liées à l'appartenance à un groupe.

L'esprit entrepreneur, ce sont aussi des pratiques de responsabilisation. Donc de confiance en l'autre et en sa capacité à répondre ; de partage des informations pour qu'il puisse agir de façon autonome ; et, bien sûr, de délégation. Combien de managers prônent la responsabilisation, mais veulent, en fait, garder le pouvoir ! L'esprit entrepreneur va de pair avec la décentralisation : donner du pouvoir à ceux qui agissent sur le terrain, les soutenir dans leur progression et leur faire confiance sur leur capacité à décider de façon appropriée.

La dynamique entrepreneuriale prend vraiment de la vigueur lorsque les méthodes de management des personnes sont au point : l'individu accepte de prendre des initiatives, de s'impliquer, d'apporter un supplément d'âme aux projets qu'il anime s'il sait qu'il a droit à l'erreur, qu'il peut apprendre grâce aux autres, et qu'il sera reconnu pour ses résultats. Les saint-bernard qui donnent sans cesse sans compter se fatiguent vite en entreprise. Il faut que l'individu y trouve son compte, que le système reconnaisse l'énergie et les compétences investies au service des autres.

Les jeunes générations sont particulièrement sensibles à cet aspect gagnant-gagnant : « Donnez-moi la possibilité d'exprimer mon talent et de m'investir avec passion, et je vous le rendrai au centuple dans l'énergie que je mettrai à réussir mes missions. » Changement complet de mentalité. Le projet est vécu comme une occasion d'acquérir de l'expérience, de s'exprimer et de s'épanouir et non comme une charge ou un devoir. Certaines entreprises l'ont tellement bien compris qu'elles laissent un pourcentage de temps à leurs collaborateurs pour explorer des pistes créatives. Pas d'obligation, juste une incitation. Ces projets «oxygène» permettent à ceux qui le souhaitent d'exprimer leur passion tout en se ressourçant, et procurent à l'entreprise un regain d'innovation.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. < www.lesaget.com >