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Les pratiques

Les managers opérationnels échangent leurs savoirs

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 20.10.2009 |

A la direction du Courrier de La Poste, l'idée d'échanger en direct savoirs et savoir-faire fait son chemin. Trois ans après la création d'un réseau dédié, le bilan est prometteur.

Cela fait trois ans qu'un nouvel outil d'apprentissage est expérimenté à La Poste. Une chef de projet a, tout simplement, adapté à l'entreprise le principe des «réseaux d'échanges réciproques de savoirs» (RERS). L'idée est simple : chacun a des savoirs qui peuvent intéresser les autres et qui peuvent être transmis directement.

Volontariat et réciprocité

Exerçant ses fonctions à la direction du Courrier, Maryannick Van Den Abeele y a vu une carte à jouer pour La Poste. Et a obtenu, en 2006, le feu vert de sa hiérarchie pour déployer un RERS. Pour l'heure, seuls sont concernés les managers opérationnels, ainsi que les formateurs du centre de formation interne. Soit une cible potentielle de 20 000 personnes sur les 190 000 que compte la direction du Courrier. Si la démarche est encore modeste, le réseau a doublé ses effectifs sur l'année écoulée. Il regroupe, aujourd'hui, 750 participants et affiche 1 200 offres pour autant de demandes. Moyen d'échange de savoirs, de savoir-faire ou d'expériences entre pairs, le RERS est basé sur le volontariat, et surtout, sur la réciprocité. « Tout demandeur doit aussi être offreur d'un savoir, souligne la chef de projet. Ce qui oblige les intéressés à s'autoévaluer de manière positive. »

Certains managers peinent à maîtriser toutes les ficelles des tableaux croisés dynamiques sur Excel ou des présentations PowerPoint. « Beaucoup d'échanges concernent la bureautique, ainsi que les applications et outils informatiques spécifiques à la distribution du courrier », observe-t-elle. Autres centres d'intérêt : les RH et le management, dont la gestion des effectifs, les contrats de travail ou encore la cohésion des équipes.

Formation de proximité

Axés sur des points précis et concrets, ces échanges sont toujours oraux - en face à face ou par téléphone - et durent, en moyenne, deux heures. « Effectués sur le temps de travail, ils sont considérés comme des formations de proximité, mais ne se substituent en aucun cas à la formation continue », assure Maryannick Van Den Abeele.

Pièces maîtresses du dispositif : les bourses d'échanges, organisées spécialement pour le RERS ou proposées à la suite d'une réunion. Elles permettent à une vingtaine de collaborateurs de se rencontrer, d'exprimer leur(s) besoin(s) et de formaliser leur(s) offre(s). Des animateurs, présents dans les directions opérationnelles territoriales courrier (DOTC), sont chargés de faire vivre et de dynamiser le réseau au niveau local. Une à deux fois par an, des bourses d'échanges interrégionales et interfonctionnelles sont organisées à Paris.

Un catalogue en ligne, renseigné par les intéressés eux-mêmes, recense offres et demandes. « La forme, le contenu et l'objectif des échanges doivent être définis avant la prise de rendez-vous. L'opération fait, ensuite, l'objet d'un bilan », complète la chef de projet qui, au vu des 430 échanges déclarés jusqu'ici sur l'intranet, arbore des résultats prometteurs. « Plus de 95 % des demandeurs estiment que l'objectif de l'échange est atteint ; plus de 70 % ont mis en oeuvre le savoir acquis dans le mois qui suit. Et ceux qui ont bénéficié d'au moins trois échanges pensent que cela a eu un effet positif sur leurs objectifs. »

Créer du lien social

Valorisante pour les «offreurs de savoir», la démarche permet aussi de créer du lien social, de renforcer la notion d'équipe et la transversalité. Une étude est en cours pour mesurer précisément les impacts du RERS dans l'entreprise. H. T.