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Les pratiques

Grosfillex fait découvrir à ses salariés le monde de l'entreprise

Les pratiques | publié le : 20.10.2009 |

Le plasturgiste Grosfillex (Ain) teste un module d'initiative syndicale qui vise à apprendre aux salariés les fondements de l'organisation économique et sociale de l'entreprise.

Le 20 novembre, Grosfillex (800 personnes) organisera, à la Maison des entreprises, à Oyonnax (Ain), la première journée d'une nouvelle formation intitulée «Instruction civique et sociale de l'entreprise». Au programme de cette session de sept heures : la gestion et l'économie d'une entreprise ; le rôle et le fonctionnement des syndicats ; la structure des organisations syndicales salariales et patronales ; les sources du droit du travail ; le système de répartition français (Sécurité sociale, CAF...).

Conçu par la CFDT chimie énergie Ain/Deux-Savoies, ce module est le fruit d'un constat : « La crise nous a fait découvrir le problème de l'implication des salariés, explique Alain Guillot, secrétaire général de ce syndicat qui compte 2 000 adhérents sur les trois départements. Face aux difficultés rencontrées par les entreprises, nombreux sont ceux qui préfèrent partir en licenciement économique plutôt que d'accepter des aménagements dans l'organisation en signant un avenant à leur contrat de travail. » Or, le montant du chèque reçu à l'occasion de ce licenciement n'est pas éternel.

Démystifier le milieu syndical

Contacté par Alain Guillot, Bertrand Garcia, DRH de Grosfillex, a accueilli favorablement la proposition de tester ce module, proposé dans le cadre du DIF à des salariés - opérateurs et employés - non syndiqués. Sa motivation est d'abord citoyenne. « La formation va permettre de démystifier auprès d'eux le monde syndical, explique-t-il. Comme dans tous les pays latins, la France a une tradition de syndicalisme «luttiste», conflictuel. Il s'agit de désangoisser les salariés, de leur montrer que la représentation du personnel, ce n'est pas la bagarre, mais la discussion. »

Pour autant, le DRH refuse d'être taxé de clientélisme pro-CFDT : « Peu m'importe l'étiquette syndicale, affirme-t-il, je travaille autant avec la CGT, FO ou la CFTC. » A l'entendre, d'ailleurs, le dialogue social fait partie, depuis longtemps, de la culture Grosfillex : « Les salariés sont à 80 % ou à 90 % attachés à leur entreprise, et dans une logique de «faire face» », autrement dit, conscients des difficultés, même si, « impacté comme les autres par la crise », ce leader de la Plastics Vallée « n'a pas eu à faire de plan social ».

L'autre motivation de Bertrand Garcia est, reconnaît-il, plus « utilitariste » : « Quand je travaille avec les élus, je préfère avoir affaire à des gens formés. Plus ils sont proches de la réalité, plus ils connaissent le fonctionnement économique de l'entreprise, moins les revendications sont décalées, dissonantes, incohérentes. On est dans le partenariat, dans l'échange. »

Quatre sessions sont déjà prévues, en novembre et décembre. « Nous misons d'abord sur une quinzaine de personnes, en espérant qu'à terme, elles seront une cinquantaine. » Dispensés pendant le temps de travail par l'institut confédéral de formation syndicale CFDT Iris, les cours seront pris en charge par l'entreprise dans le cadre du plan de formation, et les heures, défalquées du compte DIF des salariés.

En fonction des résultats de ce premier test, la chambre syndicale de la plasturgie et la CGPME Rhône-Alpes pourraient, à leur tour, proposer cette formation à leurs adhérents.