Pour la première fois depuis 1970, la proportion de femmes ingénieures diplômées a diminué en France, entre 2007 et 2008, de 17,7 % à 17,4 %. Arguant qu'on « ne peut se passer de la moitié de nos cerveaux », Orange a voulu savoir qui sont ces ingénieures, d'où elles viennent, ce qu'elles font, combien elles gagnent, ce qui les attire... Intitulée «Mutationnelles 09», l'étude de l'opérateur de télécommunications, qui se nourrit à trois sources*, a été présentée à l'occasion du Women's Forum, qui s'est tenu du 15 au 17 octobre à Deauville.

Qu'y apprend-on ? Notamment, que l'intérêt du poste et la souplesse d'organisation sont les deux principaux facteurs d'attractivité pour les ingénieures. Ces dernières citent en premier l'intérêt des missions (72 % des réponses), juste devant les facilités pour concilier la vie professionnelle et la vie familiale (62 %), les possibilités d'évoluer (61 %), l'ambiance de travail (60 %) et la localisation (59 %).

Des réponses qui s'expliquent, sans doute, par une plus grande implication des ingénieures dans la vie familiale. En cela, elles ne se distinguent pas du reste des salariées. L'étude constate, en effet, que le temps de travail des ingénieures «décroche» de celui de leurs homologues masculins à partir de 35 ans. Alors que 98 % des ingénieurs, quel que soit leur âge, travaillent à temps quasi plein (au moins 90 %), 89 % des ingénieures de 30 à 34 ans sont dans cette situation ; 76 % des 35-39 ans ; et 72 % des 40-44 ans. La proportion augmente ensuite, avant de baisser de nouveau pour la tranche 50-54 ans (67 %).

Les ingénieures exercent en moyenne moins de responsabilités hiérarchiques que l'ensemble des ingénieurs (13 points d'écart), et leur salaire médian est plus faible : 55 000 euros en 2008 pour les ingénieurs, contre 42 871 euros pour leurs homologues féminines.