La performance n'entretient pas un rapport antinomique avec l'incompétence. Au contraire : discerner ses propres limites permet de tourner les situations défavorables à son avantage. Voilà le propos central de Christophe Roux-Dufort et Sanjy Ramboatiana, respectivement professeur de management stratégique à EM-Lyon et directrice associée du cabinet-conseil Ramboatiana & Lombardi, dans un ouvrage pratique au titre un brin provocateur.

L'incompétence dont il est question n'est pas le manque de savoir-faire - on peut y remédier par une formation -, mais celle qui prend sa source dans une perception erronée de soi-même, s'enracinant dans l'enfance. Face à un épisode stressant, cette perception «distordue» de la réalité fait attribuer la raison de son anxiété à des boucs émissaires extérieurs : les collaborateurs, le manager, ou le client. Quitte, pour se protéger, à se compromettre en exagérations ou en dénis.

« L'incompétence est un résultat et non une cause », insistent les auteurs, qui apportent des outils pour éviter que ce sentiment inhibiteur ne dérive en incompétence effective. Ils décrivent, ainsi, les sept étapes de leur protocole de performance. La plus appropriée d'entre elles devra s'imposer.

Cet exercice d'introspection pourrait aider chacun à revisiter ses comportements. Les illustrations abondantes en donnent en tout cas l'augure.