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Un abondement à l'ancienneté

Dossier | publié le : 20.10.2009 |

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Un abondement à l'ancienneté

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Dans ce Perco, ouvert depuis deux ans, l'abondement de l'employeur dépend, notamment, de l'ancienneté. Ce qui n'a pas empêché les plus jeunes d'épargner.

Dans le cadre d'un accord groupe sur les dispositions sociales, signé le 23 novembre 2006, le Perco du groupe Thales (avenant n° 1) s'est ouvert, le 26 novembre 2007, à l'ensemble des salariés relevant du périmètre groupe et possédant au moins trois mois d'ancienneté. Echangé initialement contre une diminution des primes versées à l'occasion de l'attribution des médailles du travail, ce dispositif par capitalisation visait, selon ses promoteurs, à combler une partie des pertes de revenus des futurs retraités après les ordonnances Balladur (août 1993) et la loi Fillon (août 2003).

Volontariat

« Sur la base du volontariat, les salariés peuvent alimenter ce Perco, à partir soit des transferts depuis le plan d'épargne groupe (PEG) ou le plan d'épargne entreprise, soit de versements volontaires, soit à travers tout ou partie des sommes provenant de la participation et/ou de l'intéressement », précise Pierre Groisy, directeur des relations sociales du groupe, qui compte 40 000 personnes en France et 62 établissements. Il est même prévu d'y investir la prime de médaille du travail...

Un abondement de 50 % des montants investis est versé par le groupe, avec un plafond dépendant de l'ancienneté du salarié. « Cela peut représenter, pour trente-cinq ans d'ancienneté, un maximum de 550 euros par an, par exemple. » Un coup de pouce aux salariés les plus anciens, généralement les plus proches de la retraite, et qui auront donc moins de temps pour se constituer une épargne. A noter que l'abondement est indexé sur le plafond mensuel de la Sécurité sociale, et donc mis à jour au 1er janvier de chaque année.

Au sein du Perco Thales, chaque salarié a la possibilité d'investir selon trois formules : gestion libre, gestion pilotée par horizon ou ISR sous gestion pilotée par horizon. Dans cette dernière, les actions sélectionnées tiennent compte de critères extra-financiers, c'est-à-dire d'investissements socialement responsables.

Incertitude sur l'avenir des régimes de retraite

« Dans un contexte social où l'incertitude sur l'équilibre des régimes de retraite obligatoire grandit de jour en jour, nous avons jugé qu'il était opportun de signer cet accord de Perco », explique Pascal Bosson, responsable CFDT chez Thales. Au total, quatre syndicats sur six ont signé l'accord à l'époque, la CGT locale - non signataire - estimant que le Perco était une « illusion », d'inspiration anglo-saxonne, « tournant le dos au principe de solidarité », « l'objectif étant de permettre à une fraction réduite de la population - celle qui en aurait les moyens - de se prémunir contre une baisse au demeurant délibérément programmée de la retraite par répartition ».

Bon taux d'adhésion

Deux ans après la signature de l'accord, le bilan dressé par la direction se veut résolument positif. « Nous avons enregistré, jusqu'à présent, un taux d'adhésion de 35 %, ce qui est un excellent score, nous révèlent les analystes financiers, se réjouit Pierre Groisy. Les jeunes générations, en particulier, se sont mobilisées, ce qui nous a un peu surpris et, pour le coup, ravis. »

Côté organisations syndicales signataires, on rappelle qu'il convient de mener une gestion prudente du dispositif. « Le principal atout du Perco Thales pour les salariés réside dans l'abondement de la direction et dans son mode de gestion, souligne Pascal Bosson. Cet avantage n'est pas négligeable, même s'il est à noter que cet abondement demeure d'un faible montant et qu'il ne tient pas compte de la capacité d'épargne du salarié. »

THALES

• Activité : électronique et systèmes pour l'aéronautique, l'espace et la défense.

• Effectifs : 69 000 personnes.

• Chiffre d'affaires 2008 : 12,7 milliards d'euros.