Dès le début, la direction de Dassault Aviation a considéré le Perco comme le moyen central de pallier la dégradation des revenus de remplacement. C'est, d'ailleurs, le discours qu'elle a tenu à son personnel. Cela étant dit, il fallait le rendre incitatif et convaincre de son intérêt la population cible, soit les jeunes générations. L'avionneur, après un rajeunissement de sa pyramide des âges, compte aujourd'hui un peu plus d'un quart de moins de 35 ans sur un effectif total de 8 350 salariés.

« Nous avons tout d'abord permis une alimentation du Perco la plus diversifiée possible, allant des versements volontaires à la participation, en passant par l'intéressement et les transferts du PEE. Puis, nous avons associé au dispositif un abondement, le seul en vigueur aujourd'hui dans le groupe, dont l'enveloppe s'élève à un million d'euros par exercice », commente My Nguyen, responsable du pôle avantages sociaux. Et, pour poursuivre dans cette logique, l'accord a différencié cet abondement en fonction de l'âge de l'épargnant.

Pour les années 2008 et 2009, les moins de 30 ans perçoivent, ainsi, un coup de pouce de 50 % des sommes investies, dans la limite de 600 euros par an. Ce taux descend à un tiers pour les 30/39 ans, dans la limite de 600 euros par an. Il est identique pour les 40/55 ans, mais pour une limite de 400 euros. « Les 55 ans et plus reçoivent, quant à eux, un abondement égal à un tiers des versements pour un plafond de 100 euros », précise My Nguyen.

Signé le 10 juillet 2008 par quatre organisations syndicales sur cinq, le Perco a aussi été vendu en interne, par la CFDT notamment, comme un acte «éthique».

« Quoique très attachés au régime de retraite par répartition, nous considérions qu'il pouvait, à la fois, réduire les inégalités entre salariés, préparer collectivement un troisième niveau de retraite tout en orientant l'investissement des salariés vers une épargne socialement responsable (ISR). Dans les cinq FCPE adossés au Perco, nous disposons, désormais, de fonds à la fois responsables et conformes à cette exigence solidaire », explique Jean-Baptiste Etcheto, élu CFDT.

La consommation de l'abondement incite à penser que les salariés, même les plus jeunes, ont été sensibles à cette double argumentation. Ainsi, pour la première année, très incomplète, 500 000 euros d'abondement ont été distribués, soit la moitié du budget. « Plus précisément et en termes de classes d'âge, nous savons qu'en 2009, 1 080 salariés ont effectué des versements dans le dispositif pour un total de 2,46 millions d'euros, dont les moins de 40 ans représentent 30 % en effectif et 21 % en montant », décrit My Nguyen.

Le Perco est donc attractif, même s'il est difficile de connaître les motivations des uns et des autres. « L'intérêt individuel visant à se garantir un revenu à la retraite est sans aucun doute très prégnant. Moins lisible, l'orientation collective. Si le discours a été entendu, il est difficilement mesurable. Toutefois, le volontariat est et doit rester la règle », commente le cédétiste, conscient, néanmoins, qu'un Perco sans abondement est voué à l'échec.

• Activité : construction aéronautique.

• Effectifs : 8 350 salariés en France (12 400 monde).

• Chiffre d'affaires 2008 : 3,75 milliards d'euros.