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L'abondement de l'actionnariat profite au Perco

Dossier | publié le : 20.10.2009 |

L'équipementier en télécommunication s'est doté, le 23 février dernier, d'un Perco bénéficiant d'un abondement très généreux à partager avec un plan d'actionnariat salarié.

Avec 2 000 euros abondés pour 3 000 euros investis, le Perco d'Alcatel-Lucent est, sans doute, l'un des plus généreux du CAC 40. Signé le 23 février dernier par la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC, le dispositif prévoit, en effet, un abondement de 100 % pour les premiers 1 000 euros investis, de 70 % pour les 1 000 euros suivants et de 30 % pour les 1 000 derniers.

« Cette enveloppe d'abondement offerte par an et par salarié était déjà dans les plans d'épargne entreprise des filiales en France. Ce niveau et cette structure d'abondement, bien connus des salariés, se sont logiquement imposés », explique Sébastien Lebreton, directeur des relations sociales d'Alcatel-Lucent en France. A ceci près que l'enveloppe abondement, jusqu'alors réservée aux seuls versements en actions Alcatel-Lucent, se partage désormais avec ceux du Perco. « Le salarié a donc le choix entre un investissement à long terme, le Perco, et un autre, à court terme, avec l'actionnariat salarié, tous deux bénéficiant du même avantage », explique le directeur des relations sociales.

Cet abondement étendu à tous les versements dans le Perco a été largement plébiscité par les syndicats signataires.

Panachage de quatre fonds

« Longtemps, les salariés ont acheté des actions pour, entre autres, bénéficier de l'abondement. Les aléas de la Bourse étant ce qu'ils sont, ils ont perdu leur argent », soulignent Pascal Guihéneuf, délégué syndical central CFDT. Avec le Perco, le risque n'est pas systématique, puisque l'accord propose un panachage entre quatre fonds plus ou mois sécurisés. Une sorte de lot de consolation qui peut aussi compenser le ralentissement des augmentations salariales.

« Le Perco ne s'inscrit pas dans une logique de substitution à l'augmentation de salaire. Nous avons souhaité le positionner comme un avantage permettant de se constituer un revenu complémentaire une fois à la retraite ou comme un accompagnement pour un projet d'acquisition de la résidence principale », précise Sébastien Lebreton. Cet argument n'a pas pour autant séduit la CGT ni Stéphane Dubled, responsable syndical groupe, contre la retraite par capitalisation.

1,3 million d'euros investis

Reste à savoir si cette épargne de long terme a trouvé preneur. Un premier bilan fait état de près de 1,3 million d'euros investis par les salariés en trois mois. Rien d'étonnant à cela pour Sébastien Lebreton : « Avec les débats sur de prochaines modifications des régimes de retraite et la baisse des revenus de remplacement, beaucoup de salariés se préoccupent de leur future pension, conscients qu'ils ne percevront pas les mêmes niveaux de rentes que nos aïeuls. »

Par ailleurs, le Perco n'est pas forcément une épargne à si long terme que cela puisque l'achat d'une résidence principale est un cas de déblocage anticipé. De plus, comme l'observe Pascal Guihéneuf, « la moitié de notre effectif est âgé de plus de 45 ans ».

Quant à la génération Y, le responsable des relations sociales connaît son attirance pour les avantages sociaux. Le Perco devient alors un élément différenciant pour l'image employeur de l'entreprise.

C. L.

ALCATEL-LUCENT

• Activité : équipements de télécommunication.

• Effectifs France : 10 000 salariés.

• Chiffre d'affaires monde 2008 : 16,98 milliards d'euros.