1976 : à Seveso, en Italie, un nuage contenant de la dioxine s'échappe d'un réacteur de l'usine chimique Icmesa ; 1984 : à Bhopal, en Inde, une fuite de gaz toxiques de l'usine de pesticides d'Union Carbide fait plus de 8 000 morts dans les trois premiers jours et plus de 20 000 en près de vingt ans ; 2001 : à Toulouse, l'explosion de l'usine AZF fait 30 morts et plus de 2 500 blessés... La sinistre liste des accidents industriels «majeurs» est, hélas, beaucoup plus longue.

Heureusement, au fil des ans, la réglementation des entreprises dites Seveso s'est alourdie et leur impose, notamment, de mettre en place une politique de prévention des risques. But : développer une véritable culture de la sécurité. Pourtant, divers accidents sont encore venus marquer l'actualité cette année.

Alors, où est la faille ? Augmentation des contraintes de productivité, politique de maîtrise des coûts, dont ceux liés à la maintenance, déficiences dans l'organisation du travail, manque de sensibilisation des entreprises sous-traitantes... Une accumulation de défaillances qui peut se révéler particulièrement dangereuse. Espérons que la crise n'amène pas les entreprises à faire passer au second plan les questions de sécurité.