Les candidats de nationalité française ayant un nom et un prénom français ont en moyenne 1,6 fois plus de chances d'obtenir un entretien d'embauche que les candidats de nationalité française ayant un nom «marocain» et un prénom français. Les premiers ont 2,8 fois plus de chances d'obtenir un entretien que les candidats de nationalité française ayant un nom et un prénom «marocains». Enfin, les noms et prénoms français ont 3,5 fois plus de chances d'être reçus en entretien que les candidats de nationalité marocaine ayant un nom et un prénom «marocains».

Tels sont les principaux résultats d'une opération de testing sur le recrutement de serveurs en Ile-de-France, réalisée par les services statistiques du ministère du Travail (Dares), avec l'université d'Evry, pour le compte du Centre d'analyse stratégique, d'octobre à décembre 2006, et dont les résultats viennent d'être publiés (1).

Huit profils fictifs ont été construits, uniquement distincts les uns des autres par la nationalité et la consonance du nom et du prénom, et par la commune de résidence des candidats, réputée défavorisée ou non. « La consonance des noms et des prénoms des candidats apparaît nettement plus discriminante que la nationalité », commente la Dares. Encore plus démoralisant : « Résider dans une commune réputée défavorisée réduit de 4 points les chances d'obtenir un entretien, et cet effet est plus important encore lorsque les candidats sont qualifiés. »

Voilà un bon sujet de discussion pour le blog de Régis Marcon (2), investi depuis un mois, par le ministre Hervé Novelli, d'une mission consistant à développer la formation en alternance et l'apprentissage dans le secteur de l'hôtellerie-restauration. Blog sur lequel il attend « vos impressions, vos commentaires, en un mot, vos avis ».