Les budgets d'augmentation prévus pour 2010 n'atteignent pas les 3 % autour desquels ils s'établissaient généralement avant la crise. Mais, avec 2,5 % dans le contexte d'une inflation prévue à moins de 1 %, ils ne semblent pas pessimistes.
Après une année 2009 marquée par la rigueur salariale, consécutive à une forte correction des budgets d'augmentation prévus, les entreprises annoncent, pour l'année prochaine, des progressions de salaire un peu plus généreuses que celles effectivement appliquées cette année, selon l'enquête annuelle du cabinet Mercer (1). Les taux médians restent, néanmoins, inférieurs à ceux annoncés les années précédentes, et qui dépassaient les 3 %. En 2010, seules un quart des entreprises comptent dépasser les 3 % et le taux médian s'établit plutôt à 2,5 %.
« Mais la prévision d'inflation pour 2010 est très faible, de 0,3 % à 1 %, précise Bruno Roquemont, qui a réalisé l'étude. D'autre part, les entreprises prévoient moins de gels des salaires l'année prochaine qu'elles en ont appliqués cette année. »
Les ouvriers devraient connaître la plus faible progression, avec un taux médian de 2 %, alors que celui des cadres serait de 2,5 %. Mais ce sont sur les cadres supérieurs et les commerciaux que les entreprises ont l'intention de faire porter leurs efforts avec, respectivement, 2,9 % et 2,8 % d'augmentation salariale prévue. Les mêmes populations devraient être davantage épargnées par les mesures de gel des salaires (21 % à 22 %) que les ouvriers (24 %).
Ces prévisions apparaissent relativement optimistes par rapport aux budgets réalisés de 2009. Cette année, en effet, les ouvriers, qui étaient déjà les moins augmentés, ont dû se contenter de 1,6 %. Les progressions de salaire des cadres ont atteint 2 % à 2,3 % en médiane, alors que seuls un quart d'entre eux atteignaient 3 %.
D'autre part, les mesures de gel des salaires ont fortement marqué l'année 2009 : 38 % pour les ouvriers ; 33 % à 36 % pour les cadres et 42 % pour les cadres supérieurs. Pour les dirigeants aussi, l'orage est peut-être passé : 47 % des entreprises leur ont imposé un gel de salaire cette année, 24 % comptent le faire en 2010.
L'enquête rappelle, néanmoins, que les taux d'augmentation constatés en 2009 contrastent fortement avec les prévisions recueillies au printemps 2008, qui indiquaient des budgets 2009 de l'ordre de 3,5 %. La crise n'avait pas encore éclaté et les prévisions d'inflation étaient musclées, avec un prix du pétrole particulièrement élevé.
(1) Enquête réalisée auprès de 313 sociétés de tous secteurs.
