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France Télécom ouvre le dialogue social en urgence

L'actualité | publié le : 22.09.2009 |

Le 18 septembre, la direction de France Télécom, sous la pression du gouvernement, a ouvert une première série de négociations sociales sur le stress et les conditions de travail. Pour tenter de cerner, enfin, le mal-être des salariés, après la vague de suicides qui endeuille l'entreprise.

Une première réunion de négociation sur les conditions de travail, le 18 septembre ; une autre, la veille, sur les seniors ; un CHSCT, le 24 septembre prochain, en présence de Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail... Sous la pression du gouvernement, la direction de France Télécom ouvre le dialogue social en urgence et tous azimuts.

Confronté au 23e suicide dans son entreprise en dix-huit mois, sommé par le gouvernement de réagir, alors que l'Etat possède encore 65 % de l'opérateur, son président, Didier Lombard, a, en effet, annoncé aux salariés et aux agents de l'entreprise un « nouveau contrat social » d'ici à décembre prochain.

Mesures d'urgence

En attendant, et par mesure d'urgence, le DRH Olivier Barberot a annoncé, lors du CHSCT du 10 septembre, la « suspension, jusqu'au 31 octobre, des mobilités pour toutes les personnes concernées par une réorganisation » et la mise en place d'un numéro vert de soutien psychologique à l'usage des salariés en souffrance.

« Nous nous réjouissons que le gouvernement soit enfin intervenu, explique Pierre Morville, délégué syndical central CFE-CGC/Unsa. La direction a multiplié les annonces, mais il va falloir faire preuve d'un peu de méthode. Dans cette entreprise, on n'a pas négocié depuis des années. Il faudrait rattraper quatre ans de vide conventionnel. »

22 000 emplois supprimés en trois ans

Et Christian Mathorel, DSC CGT, de rappeler que l'entreprise a maigri de « 22 000 emplois en trois ans, avec les transferts de charge sur les salariés restants » que cela implique, qu'elle n'a toujours pas d'accord de GPEC après deux ans de négociations. Cela a abouti une première fois à un droit d'opposition, puis à un refus unanime de signer.

Pourtant, plus de 10 000 personnes se sont reconverties en interne en deux ans. Une reconversion les amenant souvent, selon les syndicats, à changer de métier, mais aussi de région. Un programme «Time to Move» incite aussi les cadres à trouver une nouvelle affectation en interne tous les trois ans.

La négociation s'est donc ouverte dans un climat d'autant plus tendu que les syndicats avaient tiré le signal d'alarme à de nombreuses reprises, sans avoir été entendus jusqu'ici. L'Observatoire du stress et des mobilités forcées, créé en 2007 à l'initiative de la CFE-CGC et de Sud, a produit plusieurs enquêtes, dont la dernière indiquait que 66 % des salariés étaient stressés et 15 % se disaient en détresse.

Plus 7 % d'arrêts maladie en un an

Avec l'épuisement des départs «naturels» et la fin des dispositifs de préretraite, certains dénoncent des pressions plus fortes au départ. Les arrêts maladie ont augmenté de 7 % en un an. Et les cellules d'écoute pour les salariés en difficulté, mises en place par la direction, mais où siègent des membres de la RH et des managers, restent très critiquées.