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Les organismes de formation privés à but lucratif vont (très) bien !

L'actualité | publié le : 15.09.2009 |

Les organismes privés à but lucratif viennent de vivre de très belles années, mais ils vont devoir relever le défi du e-learning et affronter des techniques d'achat plus dures, assure une étude Xerfi-Precepta.

Le 10 septembre, le groupe Xerfi-Precepta a présenté une partie de son étude sur «Les organismes de formation privés : stratégies et mutations à l'horizon 2015» (1). Les comptes de résultat et les bilans déposés aux greffes des tribunaux de commerce de 657 organismes de formation privés à but lucratif ont été pris en compte. Pourquoi eux ? Parce que leur statut leur impose de produire des informations sur leur situation économique, à l'inverse d'autres organismes : associatifs non lucratifs, publics...

Selon David Targy, responsable de l'étude Xerfi-Precepta, ces prestataires pèsent, au total, 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires ; soit « une représentativité de 65 % du chiffre d'affaires des 4 570 prestataires de ce type pratiquant la formation professionnelle à titre principal ».

Croissance moyenne de 6,4 % par an

Des entretiens ont également été organisés. Constats ? Ces prestataires ont bénéficié, en dix ans (1999-2009), d'une croissance moyenne de 6,4 % par an, contre 5,7 % pour le reste des organismes de formation à titre principal, et 2,5 % pour l'ensemble du marché. Comparativement, le PIB en valeur de la France variait de 3,4 % par an. Les deux tiers des ressources proviennent des entreprises et des Opca ; 10 %, des pouvoirs publics.

Un secteur encore atomisé

Conséquences ? « Les résultats et la rentabilité de ces prestataires ont explosé, assure David Targy. Leur niveau d'excédent brut d'exploitation est passé d'un indice 7,1 en 2003 (sur une base 100 de chiffre d'affaires) à 10,2 en 2008, et leur résultat net, de 2,8 à 5,8. La rentabilité des capitaux employés a grimpé de 40 % à 58 % ; et la rentabilité nette des fonds propres, de 13,9 % à 25 %... La majorité des acteurs sont donc en bonne santé économique et financière ; et 71 % des entreprises peuvent être considérées comme saines, dont 53 % comme très saines. Un fait rare et impressionnant pour un secteur encore atomisé, constitué principalement de PME et de TPE. »

Xerfi-Precepta note deux autres fortes particularités. Premièrement, il n'y aurait pas de prime à la taille, la croissance se répartissant de façon homogène. Deuxièmement, les prestataires positionnés sur des formations spécifiques métiers ou secteur ont «surperformé» : leur taux de croissance annuel moyen de chiffre d'affaires, entre 2003 et 2007, a été de plus de 12 %, contre 6,8 % en moyenne du secteur, et leur taux de résultat d'exploitation en 2007 a atteint environ 13 % pour une moyenne secteur de 10,2 % ! Comme le disait en aparté un représentant d'un de ces organismes de formation : « En fait, on vient de vivre vingt super années. Les vingt prochaines n'auront peut-être pas la même saveur. »

(1) L'intégralité de l'étude est payante. Elle comporte, notamment, des monographies sur les vingt plus importants organismes de formation privés à but lucratif (Cegos, Demos, Groupe Cesi, Grande Armée Investissement/EFE, Groupe Lefebvre Sarrut...), des analyses détaillées sur leurs bilans, des comparatifs de stratégie concurrentielle.

E-learning et pression sur les achats : les défis de demain

Après de nombreuses années de belle croissance, les organismes de formation privés à but lucratif (mais, de fait, tous les autres également) vont devoir affronter plusieurs défis, affirme l'étude Xerfi-Precepta.

En premier lieu : « L'intégration du e-learning dans l'offre va accélérer la mutation de la chaîne de valeur des organismes de formation (apprentissage de nouveaux métiers et compétences) et rendre l'activité plus capitalistique. Trois grandes opportunités s'ouvrent via cette nouvelle technologie : l'amélioration du produit, le bénéfice d'image et l'élévation des barrières à l'entrée du fait de la surface financière nécessaire pour investir dans l'e-formation. »

Deuxième défi : « L'externalisation croissante de la gestion administrative de la formation professionnelle, ainsi que la reprise en main des achats de formation en interne - réduction du nombre d'organismes référencés - ou par l'entremise d'un courtier, contribueront à accentuer les pressions sur les prix, sur la qualité et sur le «rendement» des formations. »

Enfin, « l'implication croissante des individus dans les décisions relatives à la formation, que ce soit à titre privé ou en tant que salarié, a, de son côté, d'importantes répercussions sur la façon dont les organismes de formation doivent «marketer» leur offre. En outre, cette évolution rend nécessaire la mise en place de nouveaux dispositifs de jugement - labels, marques, certifications, guides, classements - pour dissiper l'incertitude sur la qualité et faciliter le choix face à une offre abondante et marquée par l'opacité ».

La réforme de la formation professionnelle et la baisse d'activité probable en 2010 sont d'autres défis pointés par Xerfi-Precepta. « Les opérations de fusion-acquisition vont probablement s'intensifier. Les cinq à dix prochaines années s'annoncent décidément passionnantes, mouvementées et décisives pour la formation professionnelle », estime David Targy.

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