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Préretraites «en or» pour les visiteurs médicaux

Enquête | publié le : 15.09.2009 |

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Préretraites «en or» pour les visiteurs médicaux

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Confrontés à des coupes sévères d'effectifs depuis quelques années, les visiteurs médicaux de Sanofi-Aventis peuvent se réjouir sur un point : pour eux, le robinet des préretraites n'a pas cessé de couler...

Alors que les reclassements dans le cadre d'un accord de GPEC mis en place début 2008 n'atteignent pas les résultats escomptés - dans un premier temps, 300 personnes adhèrent au congé mobilité alors que le groupe entend supprimer 927 postes -, la direction des «Opérations pharmaceutiques France», la filiale commerciale du groupe, opte, quelques mois plus tard, pour un PSE avec cessations anticipées d'activité.

Réorganisation socialement responsable

« Les profondes mutations que connaît aujourd'hui Sanofi-Aventis, confronté à l'arrivée à échéance des brevets de plusieurs molécules «phares», comme le Plavix, ainsi qu'au déremboursement de certains médicaments, menacent en premier lieu le métier de visiteur médical », souligne Pierre Chastagnier, directeur des relations sociales. « En bonne santé financière », la filiale commerciale, qui exclut d'emblée toute perspective de licenciements contraints, entend mener une réorganisation «socialement responsable» via, notamment, un plan de préretraites entièrement financé par l'entreprise. L'accord auquel aboutissent les partenaires sociaux, le 11 décembre 2008, est, en effet, des plus avantageux : âgés de 55 ans au 30 juin 2010 au plus tard, les salariés volontaires peuvent bénéficier d'un portage d'une durée maximale de huit ans avec une rente de 70 % calculée sur la meilleure de leurs trois dernières années de salaire, à laquelle s'ajoute une indemnité conventionnelle de licenciement de 8 à 12 mois selon l'ancienneté. « Nous continuons, en outre, à leur verser des cotisations retraite sur la base du salaire intégral », précise Pierre Chastagnier.

Clause de revoyure

Par ailleurs, avant leur entrée officielle dans le dispositif, les salariés dans l'attente de leur 55e anniversaire sont dispensés d'activité, tout en continuant à percevoir 100 % de leur salaire. Afin de limiter l'impact d'une éventuelle réforme de la retraite complémentaire, les organisations syndicales obtiennent également une clause de revoyure. A la fin du mois d'août dernier, 408 salariés, sur une population d'un peu plus de 2 000 personnes, avaient adhéré au dispositif. Un chiffre « satisfaisant », selon la direction.

Paix sociale

« A force de recourir à des cessations anticipées d'activité - ce plan est le troisième depuis 2004 sur le même périmètre -, Sanofi-Aventis n'a pas d'autre choix que d'élargir ses critères d'éligibilité en termes d'âge et de durée de portage », souligne Roseline Labarrière-Duchamp, de FO. Pour la représentante syndicale, les visiteurs médicaux doivent également leurs confortables conditions de départ à la grève « d'une ampleur inédite pour une population itinérante », qui a mobilisé 90 % d'entre eux, le 2 octobre 2008, à la suite de l'annonce d'un nouveau PSE et conduit le groupe à rechercher l'apaisement. « Plus globalement, Sanofi-Aventis avait toutes les raisons de se montrer généreux avec la filiale qui avait longtemps été la «vache à lait» du groupe, précise Roseline Labarrière-Duchamp. Toutes les divisions n'étant malheureusement pas logées à la même enseigne, notre plan suscite des jalousies légitimes. Dans les usines de production, où les ouvriers n'ont rien à envier aux visiteurs médicaux en termes de pénibilité, on propose rarement un départ en préretraite avant l'âge de 58 ans. »

En juillet, Sanofi-Aventis a de nouveau annoncé un important projet de réorganisation de son secteur recherche, avec, notamment, la fermeture de quatre sites en France. Des cessations anticipées d'activité devraient permettre, encore une fois, de limiter la casse.

A. D.

SANOFI-AVENTIS

• Activité : laboratoire pharmaceutique.

• Effectifs : 28 000 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 27,5 milliards d'euros.