Les quelque 1 400 salariés du Pari mutuel urbain (PMU) travaillent quasi exclusivement de jour. Mais le service en charge des systèmes et applications informatiques liés aux programmes des courses hippiques fonctionne 24 heures sur 24. « Cela concerne une vingtaine de collaborateurs tournant sur des vacations du matin, de l'après-midi, du soir et de la nuit pendant six jours, suivis de deux jours de repos, explique Evelyne Philippon, DRH du PMU. Leur travail se déroule généralement dans le calme, mais ils doivent être très réactifs en cas d'incident et à un moment précis de la nuit. »

En 2008, le développement des courses a incité la direction à s'interroger sur le temps de travail pour l'ensemble des services. Notamment pour ce service, en raison de l'inaptitude aux postes de deux salariés, d'une haute technicité et difficilement reclassables dans d'autres emplois de l'entreprise. En l'absence de compétences en interne ou dans le service de santé au travail, le PMU a décidé de faire appel au laboratoire d'anthropologie appliquée de Paris-5. C'est dans ce cadre que Régis Mollard, son directeur, spécialisé en chronobiologie, a réalisé une étude et des entretiens avec l'encadrement et les salariés concernés avant de proposer ses préconisations. « Cette approche scientifique et pratique de chronobiologie nous a intéressés et nous avons mis en oeuvre quatre actions pour améliorer la situation », se félicite Evelyne Philippon.

Parmi ces quatre actions, il faut noter, en priorité, le changement dans l'ordre des vacations. Commencer sa semaine à 13 heures pour remonter jusqu'à la vacation du matin a été jugé néfaste à la santé en raison des «dettes de sommeil». L'ordre a donc été modifié. De plus, des conseils ont été donnés aux salariés après discussion sur leur «agenda de sommeil» individuel. Par ailleurs, une opération, associée à la fin du traitement des paris d'une journée et à l'ouverture des paris de la journée suivante, se déroulait à 3 heures du matin. Compte tenu de la possible baisse de vigilance à ce moment de la nuit, elle a été décalée. Enfin, pour favoriser l'éveil, une lumière forte permanente a remplacé la lumière tamisée utilisée précédemment.

La DRH considère que l'intervention de l'expert a permis une mise en commun positive avec le personnel et ses représentants. Monique Villa, élue au CE et au CHSCT, confirme que les instances représentatives du personnel ont bien été consultées. Mais elle ne semble guère séduite par l'étude, qui avait, par ailleurs, suggéré d'alterner quatre jours de travail et quatre jours de repos. « Mais les journées auraient été plus longues, confie Evelyne Philippon, ce n'était pas compris par les collaborateurs et nous avons donc préféré rester avec le cycle de six jours travaillés et deux jours de repos. »

• Activité : paris sur les courses hippiques.

• Effectifs : 1 400 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 9,4 milliards d'euros.