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Plus de bonus sans malus pour les traders français

L'actualité | publié le : 01.09.2009 |

Le principe du versement différé des bonus aux traders existait déjà dans certaines banques, et avait été accepté en février par la profession. La réunion du 25 août à l'Elysée le conditionne, en plus, aux résultats à venir.

Plus de bonus sans malus : c'est le deuxième cycle d'essorage pour les primes parfois extravagantes des traders de banques françaises. Le 25 août dernier, convoqués à l'Elysée, les principaux banquiers du pays ont, en effet, annoncé de nouvelles règles pour le versement des rémunérations variables à leurs salariés des salles de marché. Ils ont notamment pris l'engagement d'appliquer une règle de bonus-malus, de sorte que ces salariés soient comptables sur leur prime, non seulement des profits, mais aussi des pertes de leur établissement.

Contrôle des règles

En février dernier, la profession avait déjà accepté qu'une partie du versement de ces primes soit différée. Le dispositif adopté articule donc ce versement différé avec le bonus-malus, plus innovant : en moyenne, seule la moitié du bonus versé le sera en année N + 1 et le solde sera étalé sur les trois années suivantes ; pour les bonus les plus élevés, la proportion sera même de un tiers/deux tiers. Et cette partie différée du bonus ne sera versée qu'en fonction des résultats de la banque et du trader sur ces années de report. Enfin, un tiers de la fraction différée sera versé en actions de l'entreprise, bloquées pendant deux ans.

Autres aménagements : les comités de rémunération seront saisis de la politique de bonus et les banques devront rendre public leur modèle de détermination des rémunérations variables des traders. La commission bancaire sera chargée du contrôle de ces règles.

«Course à l'échalote»

Des évolutions qui devraient modifier graduellement la politique de rémunération dans les banques d'affaires, où les DRH délèguent une partie importante de cette compétence aux managers des salles de marché. « Ceux-ci ont comme principale inquiétude le départ de leurs collaborateurs. S'ils établissent des benchmarks, c'est sur le très court terme ; ils sont à l'écoute des tendances immédiates du marché, indique Antoine Richard, expert en rémunérations et avantages sociaux chez Entreprise & Personnel. Cela se traduit par l'absence d'une politique de rémunération stable dans la durée et un effet de «course à l'échalote». »

Les évolutions engagées devraient repositionner les RH au coeur de la stratégie des banques, selon Philippe Perriot, consultant senior chez Towers Perrin. « Depuis quelques mois déjà, les services RH sont submergés par la réalisation de nouveaux reportings sur les rémunérations, pour répondre aux recommandations de la Fédération bancaire française, de l'AMF ou de la Commission européenne », constate-t-il.

Scepticisme

Alors que la France apparaît bien positionnée dans l'industrie financière mondiale, l'enjeu de l'attractivité des banques sera déterminant pour cette population facilement mobile. La capacité de Nicolas Sarkozy à convaincre les partenaires européens de la France, puis les pays du G20, sur l'établissement de règles internationales le sera donc tout autant. L'Allemagne a déjà donné des gages de bonne volonté. Mais, pour l'heure, la plupart des spécialistes anglo-saxons du secteur se sont montrés sceptiques.