La globalisation dans le domaine de la recherche permet des comparaisons intéressantes. Partant de l'idée que la situation de la France et du Québec comportait des points communs, notamment des taux d'activité assez voisins, des chercheurs français, du CNRS, et canadiens, de l'université de Montréal, ont mis leurs compétences en commun pour proposer des axes de réflexion sur la conciliation vie familiale/vie professionnelle. Ce thème, longtemps ignoré par l'entreprise, émerge aujourd'hui, à mesure que les valeurs de celle-ci tendent à péricliter devant les valeurs personnelles et familiales.

Concrètement, les salariés étant sortis de l'époque où ils se dévouaient corps et âme pour leurs patrons, qui ne les ont guère payés de retour, les entreprises doivent attirer et fidéliser des cibles plus sceptiques sur leur avenir professionnel. Parmi elles, traditionnellement, les femmes, qui ont continué à assumer à la maison l'essentiel des tâches domestiques et d'éducation, alors qu'elles entraient massivement sur le marché du travail.

Au rang des différences entre la France et le Canada : la place des politiques étatiques en France et celle de la gouvernance d'entreprise en Amérique du Nord. Mais justement, au moment où l'Etat providence est fortement contesté, il n'est pas inutile de mettre en rapport les gouvernements et la gouvernance, le rôle des acteurs économiques et celui des partenaires sociaux, sachant que, dans tous les pays occidentaux, préserver des taux de fécondité suffisants est devenu un enjeu majeur du développement économique et social à long terme. P. R.