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Enquête

Les managers doutent

Enquête | publié le : 25.08.2009 |

La mission de communication interne demeure insuffisamment assortie d'objectifs et d'évaluation, ce qui n'incite pas les managers à s'investir dans des actions sur lesquelles ils n'auront que peu de reconnaissance, estime une étude Afci-ANDRH-Inergie Opinion.

Où en sont les managers et cadres sur leur rôle en matière de communication interne et de relais ressources humaines ? La crise et les tensions actuelles font-elles voler en éclats les espoirs d'une communication interne «honnête» et «ouverte» ? Le moins que l'on puisse dire, à la lecture de l'étude Afci-ANDRH-Inergie Opinion sur la communication managériale (1), c'est que les cadres et managers font grise mine sur la question : « Le rôle de communicant semble de mieux en mieux intégré, mais encore peu objectivé », résume l'Afci.

En effet, si la quasi-totalité des managers (97 %) déclarent que la communication fait partie intégrante de leur mission (un gain de 8 points depuis 2006), 33 % estiment néanmoins ne pas jouer un rôle décisif dans le relais de l'information ; perception qui repose, notamment, sur le sentiment de ne pas avoir de plus-value à apporter dans le contenu de l'information vis-à-vis de leurs équipes.

Loin des centres de décision

Pourquoi ce malaise ? Parce que le sentiment d'éloignement des managers des centres de décision augmente : 30 % des cadres dirigeants, contre 22 % en 2006, déclarent ne pas être consultés dans l'élaboration de la stratégie de leur entreprise. Et seuls 56 % des managers de proximité se sentent impliqués dans la déclinaison opérationnelle de la stratégie de leur entreprise ; 79 % d'entre eux se définissent avant tout comme des relais entre la direction et leur équipe ; 70 % comme des gestionnaires ; 63 % comme des exécutants. « Sensiblement identique à celle de 2006, cette perception témoigne d'une image assez peu valorisante de leur rôle et illustre assez bien le ressenti d'une majorité de managers de devoir incarner, sur le terrain, une stratégie d'entreprise sans pour autant disposer de réelles «latitudes décisionnelles» : seuls 66 % des managers de proximité déclarent, en effet, bénéficier de marges de manoeuvre suffisantes pour décider et/ou s'organiser », analyse l'Afci.

Autres priorités

A cette interrogation sur la pertinence de leur rôle dans le dispositif d'information, s'ajoutent un certain nombre de difficultés très concrètes : manque de temps, priorité accordée aux objectifs opérationnels, manque de réactivité des circuits d'information... Enfin, cette mission demeure insuffisamment assortie d'objectifs et d'évaluation, ce qui n'incite pas les managers à s'investir dans des actions pour lesquelles ils n'auront que peu de reconnaissance.

Pourtant, la très grande majorité des managers (81 %, en progression de 9 points depuis 2006) déclarent avoir une vision claire de ce que leur entreprise attend d'eux ; 70 % d'entre eux jugent fiable et objective l'information qui leur est délivrée ; 68 % (+9 points depuis 2006) l'estiment claire, bien structurée, pédagogique ; et 68 % (+3 points depuis 2006) la trouvent conviviale et bien présentée.

Mais l'opinion des managers est plus mitigée (même si elle a tendance à s'améliorer depuis 2006) concernant leur niveau d'information sur l'organisation (64 % d'opinions positives), le marché (52 %) et les ressources humaines (46 %). De même, 39 % des sondés jugent que la communication entre les managers de l'entreprise ne fonctionne pas comme elle le devrait. Et 42 % affirment que la communication inter-services n'est pas performante. Au final, 40 % soulignent un manque de réactivité et d'exhaustivité (ils étaient 48 % en 2006).

Des fonctions jugées non stratégiques

Conclusions de l'Afci : « Si les managers reconnaissent les apports de la fonction communication interne en ce qui concerne les messages et les outils, rares sont ceux qui la perçoivent comme susceptible de leur apporter un réel soutien : 27 % d'opinions positives, un gain de 6 points depuis 2006. Comparativement : avec 48 % d'opinions positives, le constat est un peu moins sévère vis-à-vis de la fonction ressources humaines. Aux yeux des managers interrogés, la communication interne et les RH ne sont pas réellement positionnés comme des fonctions stratégiques au sein de leur entreprise (50 % d'opinions positives seulement) et elles ne les considèrent pas suffisamment comme des clients internes. Ces deux fonctions se sont fortement professionnalisées et outillées, elles doivent aujourd'hui s'imposer dans leur rôle de conseil pour être perçues comme réellement stratégiques. »

(1) Etude sur la communication managériale, réalisée pour et par l'Association française de communication interne (Afci) et l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), avec Inergie Opinion. Etude menée par Internet du 17 novembre 2008 au 15 mars 2009 auprès de 15 entreprises de secteurs différents, soit un échantillon répondant de 1 800 managers.

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