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L'ÉTAT PRÉDATEUR James K. Galbraith, éditions du Seuil, 314 pages, 23 euros.

Enjeux | Livres | publié le : 25.08.2009 |

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L'ÉTAT PRÉDATEUR James K. Galbraith, éditions du Seuil, 314 pages, 23 euros.

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Partout dans le monde, les théories en faveur du libéralisme ont gagné du terrain, y compris dans les partis de gauche. Le marché semble représenter l'alpha et l'oméga de la régulation commerciale et salariale. Pour James K. Galbraith, célèbre économiste américain, il convient, au contraire, de revoir de fond en comble l'idéologie néocapitaliste qui présente comme une nécessité incontournable la soumission à la règle irréfragable du marché. Pour lui, ce sont les règles protectrices du travail et des syndicats qui, au lendemain de la crise de 1929 et dans l'immédiate après-guerre, ont permis l'émergence d'une classe moyenne. Sans obligation faite à l'employeur de payer confortablement ses salariés, il n'est pas de motivation à perfectionner l'outil de production. Réciproquement, c'est là où les travailleurs sont les mieux payés, comme par exemple dans le secteur aéronautique, que l'économie de la connaissance porte le mieux ses fruits.

Au lieu de se laisser épouvanter par l'effet supposé du commerce sur les salaires, il propose, au contraire, de réfléchir à l'effet des salaires sur le commerce en termes de pouvoir d'achat. Il préconise donc de mettre en place une politique salariale pour soutenir le commerce, étant entendu qu'il est vain pour la production à faible valeur ajoutée de vouloir s'aligner sur la Chine ou le Vietnam en matière de politique sociale et salariale.

Le libéralisme n'est, pour lui, qu'un masque pour une politique prédatrice orchestrée par l'Etat. Un air de socialisme venu du pays d'où on l'attendait le moins, et qui montre à quel point les années Bush ont pu ébranler le sacerdoce capitaliste.

James K. Galbraith est professeur d'économie à Lyndon B. Johnson School of Public Affairs de l'université du Texas.